Coïncidant avec le 10e jour de ce mois de Ramadhan 1433, la cérémonie du souvenir et du recueillement pour la 53e commémoration de la mort au champ d'honneur, le 29 juillet 1959, du colonel Tayeb Bougacemi dit Si Tayeb El-Djoughlali, a eu lieu dans la matinée de dimanche dernier au cimetière des chouhada de la ville de Médéa où repose le corps de cette figure emblématique de la Révolution armée de novembre 1954. Une cérémonie à laquelle étaient présentes les autorités locales civiles et militaires, des compagnons d'armes du chahid ainsi que de simples citoyens venus se recueillir, se souvenir et rendre hommage à cet illustre héros que fut le colonel Si Tayeb El-Djoughlali qui a, à cette occasion, revisité les mémoires une fois encore pour perpétuer son souvenir. Né durant l'année 1916 à Ouled Torki, dans la fraction des Béni Bouyagoub, commune d'El-Omaria (ex-Champlain), située à 41 km à l'est de Médéa, le petit Tayeb grandit au sein d'une famille d'agriculteurs et fit ses études primaires tout en apprenant le Saint Coran à l'école du village. Après son passage à Sidi Moussa et Soumâa dans la wilaya de Blida, et à Alger où il eut la chance d'assister à des cours donnés par les cheikhs Bachir El-Ibrahimi et Tayeb El-Okbi, il abandonnera ses études en 1936 pour se lancer dans les activités politiques au sein du mouvement nationaliste dont il répandra les idées et les objectifs dans sa région natale d'El-Omaria. Après plusieurs arrestations, il entrera dans la clandestinité jusqu'au déclenchement de la lutte armée. Au contact de Souidani Boudjemâa, un autre chahid, Tayeb Bougacemi s'investira corps et âme dans la libération du pays. Son sens de la discipline et de l'organisation lui valut d'être promu responsable de la zone II de la wilaya IV. Il sera promu commandant en 1957 et sera connu dès lors sous son nom de guerre de Si Tayeb El-Djoughlali. Au cours d'une réunion, en 1958, entre les colonels Si El-Haouès, Amirouche et Si M'hamed Bougara, commandants respectifs des wilayas VI, III et IV, il sera demandé à Si Tayeb El Djoughlali d'aider à la restructuration de la wilaya VI qui connaissait alors des problèmes organisationnels. Ce qu'il accepta et deviendra de ce fait l'adjoint du colonel Si El-Haouès. Promu rapidement au grade de colonel, Si Tayeb El-Djoughlali est nommé commandant de la wilaya VI, au lendemain de la mort au champ d'honneur, le 29 mars 1959, du colonel Si El-Haouès, son précédesseur à la tête de cette wilaya du Sud algérien. Revenu d'une mission qui l'avait mené en Tunisie, il apportera les dernières retouches à son départ vers le Sud pour la prise de ses nouvelles fonctions. Et ce sera en cours de route, lors d'une embuscade tendue par l'armée coloniale française dans la région de Had S'hari, dans l'actuelle wilaya de Djelfa, qu'il mourut le mercredi 29 juillet 1959, plus précisément dans le djebel Gaâgaâ, en compagnie du commandant Mahmoud Bachène, cet autre fils illustre de la ville de Médéa, ainsi que de treize autres moudjahidine dont des commandos.