Comme chaque 29 juillet, la localité d'El Omaria, à 40 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Médéa, commémore l'anniversaire de la mort du colonel Si Tayeb Djoughlali, de son vrai nom Tayeb Bouguesmi. Une figure emblématique qui a porté très haut l'étendard de la révolution armée dans la région de Médéa, l'une des zones de la Wilaya IV historique. Une commémoration qui a été rehaussée par la présence des autorités civiles et militaires ainsi que de nombreux compagnons d'armes du chahid, dont le commandant Lakhdar Bouregaa et Abdelkrim Nabi du Malg. Qui était le chahid colonel Si Tayeb El Djoughlali ? Né en 1916 à Ouled Torki, dans la fraction des Beni Bouyagoub, relevant de l'ex-commune de Champlain, devenue aujourd'hui El Omaria, le petit Tayeb Bougacemi grandit au sein d'une famille d'agriculteurs et fit ses études primaires à l'école du village, tout en apprenant le Saint Coran. Après son passage à Sidi Moussa et Soumâa, dans la wilaya de Blida, et à Alger où il eut la chance d'assister à des cours donnés par les cheikhs Bachir El Ibrahimi et Tayeb El Okbi, il abandonnera ses études en 1936. Une année plus tard, il rejoint le Mouvement national, où il a été chargé d'organiser des cellules dans la région. Au déclenchement de la guerre de Libération nationale, le FLN l'a chargé de collecter de l'argent et des armes et d'organiser des opérations de mobilisation des citoyens. En 1958, il s'est rendu en Tunisie pour y demeurer quatre mois. C'est durant ce séjour qu'il a été promu au grade de colonel pour devenir le nouveau commandant de la Wilaya VI, succédant ainsi au colonel Si El Haouès à ce poste. A son retour de Tunisie, il est passé d'abord par la Wilaya IV pour se préparer à rejoindre le lieu de sa nouvelle affectation. En route pour la Wilaya VI, il a été pris dans une embuscade près de la commune de Had s'Hari (wilaya de Djelfa), dans le djebel Ghaïgaa, au cours de laquelle il trouva la mort le 29 juillet 1959 en compagnie du commandant Si Mahmoud Bachène et treize autres moudjahidine.