En dépit du renforcement du dispositif de contrôle des établissements à caractère alimentaire dans les communes balnéaires, les intoxications alimentaires se multiplient au niveau de la corniche. Selon un médecin généraliste exerçant à l'hôpital Tabi Medjebeur d'Aïn El-Turck, le nombre des intoxications alimentaires a progressé durant ce mois de Ramadhan. «70% des consultations sont liés à des intoxications alimentaires», a souligné notre source. «Quotidiennement, nous recevons une trentaine de malades dont 70% sont victimes de diarrhées et vomissements. Il s'agit des symptômes d'une intoxication alimentaire», dira notre source. Les fruits, notamment les pastèques et les melons, sont mis à l'index. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité puisqu'une bonne partie des victimes d'intoxications alimentaires n'est pas prise en charge par les structures sanitaires. Ces victimes non déclarées ont souvent recours à l'automédication ou consultent un médecin privé. «L'hypothèse de l'irrigation de ces fruits avec des eaux usées n'est pas écartée. Et puisque durant ce mois de Ramadhan qui coïncide avec l'été et la saison de la pastèque, un fruit très prisé, on pense que ces intoxications trouvent leur origine dans la consommation de fruits impropres», a précisé notre source. Et d'ajouter : «En plus des intoxications, la consommation des produits irrigués par cette eau peut provoquer plusieurs maladies parasitaires graves comme la douve du foie, le kyste hydatique ou encore le ténia». L'irrigation des fruits et légumes avec des eaux usées revient sur les devants de la scène, étant à l'origine de plusieurs cas graves d'intoxications alimentaires. Les autorités publiques ont tiré la sonnette d'alarme. Dans ce cadre, neuf affaires liées à l'irrigation des terres agricoles par des eaux usées ont été traitées par les services de la cellule de la protection de l'environnement du groupement de la gendarmerie nationale d'Oran, durant les cinq premiers mois de cette année. Huit personnes impliquées dans ces affaires ont été traduites en justice. Il s'agit de plusieurs hectares de fruits et légumes qui ont été irrigués par ces eaux dans des exploitations agricoles réparties sur les communes de Hassi Mefsoukh, Misserghine, Gdyel et Hassi Bounif. L'assèchement des nappes phréatiques incite certains agriculteurs peu scrupuleux à détourner les eaux usées pour irriguer leurs champs.