La mission européenne chargée de l'observation des élections législatives du 10 mai dernier, présentera son rapport à la presse aujourd'hui à Alger. Son chef, l'Espagnol Ignacio Salafranca Sànchez-Neyra, en donnera ce matin, tous les détails après en avoir remis officiellement une copie aux autorités algériennes, le 1er août dernier. L'exercice auquel va se livrer le diplomate et parlementaire européen est conforme à son mandat et au calendrier fixé, en accord avec la partie algérienne. Il ne devrait pas, non plus, surprendre ni contredire les prévisions quant à son contenu et dont l'avant-goût nous a été déjà donné, le 12 mai dernier par Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission électorale. Mme Ashton avait déclaré que les législatives algériennes s'étaient «déroulées dans l'ordre et le calme» et qu'elles constituaient un «pas en avant» dans le processus de réforme engagé et dont l'une des finalités, avait-elle indiqué, était la révision de la Constitution «dans le courant de cette année». Elle avait également fait remarquer que la mission européenne d'observation électorale «a constaté des évolutions positives dans le processus électoral, tout en pointant certains domaines où des améliorations pourraient être apportées». M. Salafranca a, sur ce point et dès le 12 mai aussi, répété de son côté, les mêmes mots sur le «progrès» apporté par la réforme électorale algérienne, «en matière de transparence». Il a relevé aussi que «le système d'enregistrement des électeurs présente certaines faiblesses structurelles, notamment en raison de l'absence de consolidation nationale du fichier électoral ( ) et que «l'adoption du nouveau cadre électoral, à quelques mois de la date du scrutin, a suscité plusieurs difficultés dans la mise en place des différentes structures et mesures prévues par la loi (...). «La plupart des partis politiques, agréés ces trois derniers mois, précisait-il, n'ont pas été en mesure de s'organiser afin de mener une campagne efficace.» Les détails qu'il fournira ce matin ne devraient pas être trop différents des critiques ou nuances qu'il a déjà formulées, il y a quatre mois. Ils ne devraient pas déborder, non plus, du cadre pédagogique dans lequel ils sont inscrits et qui devrait logiquement conduire le chef de la mission européenne d'observation électorale à éviter les jugements susceptibles d'être compris comme des leçons ou d'user de vocables comme «fraude» ou «dépassement» entonnés sans preuve, notamment par le groupe de l'Alliance de l'Algérie verte et déjà oubliés depuis que l'Assemblée populaire nationale est en place. Rappel peut-être cruel mais important tout de même : M. Salafranca va aujourd'hui intervenir sur une élection qui n'est déjà plus un évènement dans l'actualité politique algérienne. On comprend alors que ce qu'il dira aura surtout une valeur de recommandation et de proposition pour les prochains rendez-vous électoraux. Le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia, a annoncé hier au forum de Liberté' que les élections locales auront lieu le 29 novembre prochain.