L'arbre cristallise à la fois des attentes sociales et des réactions affectives fortes révélatrices d'un attachement profond de la population, mais aussi parfois d'une méconnaissance de cet acteur incontournable de notre cadre de vie. Qu'il soit planté en alignement ou qu'il pousse dans un espace vert, l'arbre participe à façonner le paysage urbain et, à ce titre, contribue à la qualité de la vie en ville. Ses fonctions sont multiples : sociale, psychologique, écologique, paysagère, culturelle et politique. Avec les prises de conscience écologiques récentes et, de façon générale, avec la recherche du bien-être en ville, on assiste à un véritable regain d'intérêt de l'arbre dans la cité. A Sétif, face à une évolution rapide de l'urbanisation, ce patrimoine arboricole devient de plus en plus sensible aux conditions de l'environnement dans lequel il est implanté. Il subit de multiples agressions et contraintes (pollution, dégâts mécaniques, arrachage, etc.). De plus, sa gestion se distingue par des insuffisances techniques (mauvais choix des espèces, absence de soins culturaux, etc.), rendant difficile sa croissance. Toutefois, sa présence dans la ville est fortement appréciée par le citadin. Les études scientifiques réalisées au sein du laboratoire de recherche PUVIT de Sétif (Projet Urbain Ville et Territoire) et les documents d'urbanisme en cours d'utilisation (PDAU, POS) indiquent clairement un nouveau regard de la ville envers l'arbre urbain et sa place dans la gestion municipale. On peut citer à titre d'exemple, les plantations du platane réalisées sur le nouvel axe routier reliant les deux campus universitaires et traversant Oued Boussellam et/ou ces plantations réussies à l'entrée du campus d'El Bez, qui ont fortement renforcé la fonction «écologique» de la nature en ville (production de paysage, maintien de la biodiversité, protection des sols). L'inventaire floristique, réalisé par El Kolli en 2005, a mis en évidence l'existence d'une grande diversité floristique dont le nombre dépasse 12.000 arbres. Au total, 54 espèces réparties en 38 genres et 24 familles sont recensées, elles se répartissent, de façon très hétérogène à travers le tissu urbain, mais globalement elles sont plus concentrées au Nord-Est (32%) et au Sud-Ouest (31,6%). Parmi les arbres rencontrés, on retrouve surtout : le micocoulier, le mûrier blanc, sophora, le frêne, et autres comme mélia, robinier blanc, platane, peuplier noir, peuplier blanc. Il faut noter aussi l'introduction du palmier d'ornement de façon très remarquée essentiellement par les particuliers. Est-ce le fruit d'une réflexion ou simple question de disponibilité ? Cependant, le maintien et la diversification de ce patrimoine arboricole en zones urbaines et périurbaines de la ville de Sétif nécessairement passent par son affirmation au sein du paysage de la ville à travers l'établissement d'un plan vert, une gestion cohérente des espaces verts qui redonne à l'arbre urbain la place qu'il mérite dans notre société dans le cadre du développement durable de la ville. Laboratoire de recherche PUVIT, UFAS