La nauséeuse fumée émanant de la décharge brûlée met à mal les asthmatiques et ceux qui ont des difficultés respiratoires. Les émanations de la décharge, à la sortie d'El Malah, à près d'un millier de mètres, en direction de Témouchent, ont redoublé de férocité. Ce n'est plus seulement en fin de journée que sont incinérées les dix tonnes d'ordures qui y sont jetées. C'est maintenant toute la journée que la décharge brûle. Elle étouffe tous les voyageurs à travers la RN2 passant obligatoirement à proximité de son opaque et nauséeuse fumée, la subissant, d'autant que les véhicules doivent décélérer pour négocier leur passage au niveau d'un ralentissant rond-point. Un groupement d'habitations constituant une ferme sont constamment enfumées. Mais, quand le vent tourne, l'empoisonné nuage couvre tout El Malah, mettant à mal les asthmatiques et ceux qui ont des difficultés respiratoires (voir El Watan du 27 juin 2011). Quant à la menace pour la santé publique, cela ne semble émouvoir aucun responsable bien que madame le wali se soit publiquement émue de l'affaire lors d'une précédente session de l'APW. La solution du problème, indique-t-on, viendra avec la réouverture du centre d'enfouissement technique de Sidi Ben Adda. Cela n'est pas pour bientôt malgré les promesses d'une ouverture imminente. Il semble que la couche d'une matière artificielle installée à grand frais pour imperméabiliser le fond du casier du CET a été mise à mal par l'introduction hâtive d'un compacteur. Fermentation naturelle des ordures Le lourd engin sert à tasser les détritus pour en diminuer le volume.Le métal de ses roues dentées a mis à mal cette protection du sol contre les lixiviats. Ces dangereux polluants liquides sont produits sous l'effet conjugué de l'eau de pluie et de la fermentation naturelle des ordures. Il aurait fallu attendre qu'une première couche d'au moins un mètre de détritus ait été constituée pour que l'engin pénètre le casier. C'est ce qui, entre autres, retarde la réouverture du CET qui a été fermé neuf mois après son inauguration. Récemment, des DG des CET de 24 wilayas étaient en visite de travail au CET de Sidi Ben Adda. L'un d'eux s'est étonné de la présence du compacteur à l'intérieur du casier : «Mais il risque de prendre feu. Il est en stationnement sur une poudrière! C'est un vrai coup de chance qu'il n'ait pas encore brûlé après neuf mois d'immobilisation !» La population d'El Malah vit le calvaire. Sachant que ce sont des chiffonniers qui mettent le feu à la décharge pour récupérer plus facilement les métaux ferreux et non ferreux, ne peut-on pas faire surveiller les abords de la décharge ? Ne peut-on pas, la ville étant plutôt un gros village et tout un chacun connaissant l'autre, mettre un terme à l'intervention des incendiaires?