C'est une mission difficile qu'a entamée, hier lundi, au Caire, Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur international pour la Syrie. Le diplomate algérien doit rapprocher les points de vue pour au moins un arrêt des combats en Syrie avec plusieurs parties, dont la Ligue arabe et les pays arabes ayant un poids politique certain pour inciter les deux belligérants à s'asseoir autour de la même table pour discuter de l'avenir de la Syrie. Au Caire, Lakhdar Brahmi a reconnu que sa tâche était «très difficile». «Je réalise que c'est une mission très difficile mais je pense que je n'ai pas le droit de refuser d'apporter une aide au peuple syrien», a-t-il dit devant la presse après une rencontre avec Nabil Al-Arabi, le chef de la Ligue arabe. M. Brahmi a également annoncé qu'il va se rendre probablement jeudi en Syrie pour «y rencontrer des responsables et des gens de la société civile», et compte également rencontrer le président syrien Bachar Al-Assad. «Je suis au seul service du peuple syrien. Je pense que les Nations unies et la Ligue arabe n'ont pas d'autre intérêt que celui du peuple syrien», a-t-il ajouté. Le SG de la Ligue arabe a, de son côté, affirmé que la mission de M. Brahimi, mandaté par l'ONU et la Ligue arabe pour tenter de rétablir la paix en Syrie, était «presque impossible» mais s'est dit confiant dans la capacité du diplomate algérien à la mener. Au Caire, il doit discuter avec le président Mohamed Morsi et le chef de la diplomatie égyptienne Kamel Amr du dossier syrien. Toujours au Caire, le ministère égyptien des Affaires étrangères a confirmé la tenue d'une réunion, hier lundi, du groupe de contact sur la Syrie, qui rassemble l'Egypte, l'Iran, l'Arabie Saoudite et la Turquie. «Des délégations des ministères des Affaires étrangères des quatre pays se réunissent aujourd'hui», a indiqué le ministère dans un communiqué à propos de ce groupe dont le président Mohamed Morsi a proposé la création le mois dernier. Au menu de cette réunion figurent notamment l'échange 'des points de vue sur les développements de la situation tragique en Syrie et les moyens de mettre fin au bain de sang et de réaliser les aspirations du peuple syrien», selon le communiqué. A Genève, la question des droits de l'homme en Syrie sera au menu des travaux de la 21e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU qui s'est ouvert hier et où les représentants de la diplomatie internationale se réunissent en présence du chef de l'ONU Ban Ki-moon, de passage à Genève pour célébrer le 10e anniversaire de l'adhésion de la Suisse à l'ONU. Dans son dernier rapport, publié le 15 août, la commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a dénoncé les «crimes de guerre» en Syrie et accusé le gouvernement et ses forces armées, ainsi que l'opposition armée. D'autre part, le groupe de travail sur les sanctions des «Amis du peuple syrien» tiendra une réunion le 20 septembre aux Pays-Bas afin d'adopter des sanctions contre le régime de Damas, a annoncé lundi le ministre néerlandais des Affaires étrangères. «La réunion visera l'adoption de sanctions à l'encontre du régime de Bachar Al-Assad par un nombre croissant de pays», a assuré le ministère dans un communiqué. «L'application de telles mesures dans le secteur financier constituera l'un des principaux sujets de discussion», a ajouté le ministère, soulignant que le groupe de travail s'était déjà réuni à Paris, à Washington et à Doha. Des délégués d'environ 50 à 60 pays, dont des voisins de la Syrie et des représentants de la Ligue arabe assisteront à cette réunion. «Les sanctions, en plus de l'aide humanitaire et du soutien accordé à l'opposition, constituent un moyen essentiel pour faire cesser la violence en Syrie et permettre l'engagement d'un processus politique», a estimé le ministère néerlandais. Ces efforts diplomatiques sont menés alors que les combats n'ont pas baissé d'intensité en Syrie où l'aviation pilonnait lundi plusieurs quartiers tenus par l'opposition à Alep, où un attentat a fait dimanche 27 morts et des dizaines de blessés, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'OSDH a également indiqué qu'au moins 20 soldats syriens ont été sommairement exécutés par des membres de l'armée syrienne libre (ASL) le week-end dernier à Alep. Les combats sont également signalés à Damas, Homs, et d'autres villes du pays. Lundi, au moins 21 personnes ont été tuées à travers la Syrie, selon un bilan provisoire de l'ONG.