Le film anti-islam «The Innocence of Muslims» a provoqué de violentes manifestations anti-américaines dans plusieurs pays musulmans. Sans avoir fait recours à la provocation, il n'aurait probablement jamais suscité l'intérêt de personne. Le long-métrage est un véritable navet réalisé par un metteur en scène méconnu, Sam Bacile. Ce dernier a déclaré au Wall Street Journal qu'il s'agissait d'un film politique, et non religieux. Sachant que « The Innocence of Muslims » n'a été projeté qu'une seule fois au début de l'année dans un cinéma de Hollywood, et que, jusqu'à récemment, l'extrait disponible depuis juillet sur internet a été ignoré par le public, une question légitime se pose alors : à qui profite la polémique actuelle ? Le président égyptien Mohamed Morsi, en visite à Bruxcel le 13 septembre, a condamné l'atteinte au prophète de l'islam tout en rassurant Barack Obama que les intérêts des Etats-Unis seront protégés en Egypte. Si nous prenons en considération le fait que l'agitation des masses populaires est plus marquée dans les pays qui ont été touchés par le printemps arabe, nous pouvons supposer que la polémique du film à deux principaux objectifs. Depuis quelques mois, les gouvernements qui ont été installés en Tunisie et en Egypte ne font que s'endetter d'avantage auprès du FMI. En outre, l'industrie pétrolière libyenne est contrôlée par les Etats-Unis. Ces nouveaux gouvernements paraissent favorables à l'économie ultralibérale. Tout nous laisse penser que les islamistes ont été autorisés à accéder au pouvoir à condition que la macroéconomie soit laissée aux USA. Comme beaucoup d'autres, nous nous posons la question suivante : « Les violentes manifestations qui ont eu lieu suite à la diffusion du film anti-islam ne sont-elles pas une façon de vider le patriotisme de sa substance ? » Fort heureusement, nous nous souvenons encore de la contestation théâtrale d'Erdogan suite à l'attaque de la marine israélienne contre le navire Mavi Marmara qui a coûté la vie à neuf militants turcs. En 2010, le gouvernement turc était tenté de jouer le nationalisme. Mais avec le temps, il s'est avéré que les relations économiques entre Israël et la Turquie sont devenues plus fortes. «The Innocence of Muslims » a été introduite en Egypte grâce à Morris Sadek, un copte d'origine égyptienne et de nationalité américaine. Morris Sadek a fait la promotion du film sur son site internet en temps voulu. Très vite, le taureau a été excité, des fondamentalistes ont désigné la minorité copte comme coresponsable d'un complot visant l'islam. Mais l'Eglise a pu éviter le pire en condamnant formellement le film. En fait, un conflit entre chrétiens et musulmans profitera uniquement aux sionistes. En ce moment, à San Fransisco, une publicité à caractère politique est affichée sur les bus de transport : « dans une guerre entre l'homme civilisé et le sauvage, soutenez l'homme civilisé. » C'est-à-dire : soutenez Israël contre les djihadistes. Les sionistes ont tout intérêt à attiser la haine entre chrétiens et musulmans. Les amis inconditionnels d'Israël, comme monsieur Bernard-Henri Lévy, soutiennent de manière systématique la montée d'un islam extrémiste dont l'une des caractéristiques est d'être hostile au christianisme. Selon le sociologue Alain Soral, auteur du live « Comprendre l'Empire », paru en 2011 aux Editions Blanche, l'objectif est d'aboutir à un nettoyage ethnique antichrétien au Grand Moyen-Orient pour que les chrétiens éprouvent en retour une haine envers les musulmans. Finalement, les sionistes se présenteront comme l'avant-garde de la civilisation face à la sauvagerie. Dans ce contexte, nous mettons en garde nos jeunes quant à l'exploitation de la polémique du film anti-islam « The Innocence of Muslims. » Toutefois, nous le qualifions d'acte barbare violant un des principaux droits de l'Homme à savoir : le respect des croyances. Il est devenu urgent que les organisations des droits de l'homme réclament aux gouvernements occidentaux de promulguer des lois incriminant toute personne insultant les prophètes à l'instar des lois inculpant l'antisémitisme.