Orascom Construction Industries, la plus grande entreprise égyptienne cotée en Bourse a enregistré un recul de 28% de son bénéfice net en raison de taux d'imposition plus élevés en Europe et des couts de démarrage de ses usines d'engrais aux Etats-Unis et en Algérie. Nassif Sawiris affirme que le complexe d'Arzew atteindra une activité commerciale de croisière en 2013. Sonatrach va accélérer les investissements dans la filière engrais : 3 usines prévues d'ici 2020. Le groupe Orascom Construction Industries, 51% de la joint-venture Sorfert qui gère le complexe d'ammoniac et d'urée d'Arzew, n'est pas très prolixe en information en Algérie. Un profil bas devenu une règle depuis la cession de sa filière cimenterie qui a eu une incidence importante sur le changement de la législation en matière d'investissement étranger. Il s'agit notamment de la règle du 51/49% et du droit de préemption introduits par le gouvernement algérien. Mais une société cotée en Bourse se doit de donner des informations sur sa situation et c'est là qu'on apprend incidemment que la Sorfert Algérie devrait commencer ses exportations à la fin du mois. Dans les commentaires du président du groupe Nassif Sawiris on y apprend que Sorfert Algérie «a réussi à produire 48.000 tonnes d'urée sur sa première ligne d'ammoniac» et l'on s'attend «à commencer à exporter à la fin du mois». La seconde ligne, a indiqué Nassif Sawiris, «va entrer dans la phase des tests au mois d'octobre après la fin de divers travaux mécaniques». Le président du groupe OCI déclare s'attendre à ce que les deux lignes atteignent le niveau de pleine production «à la fin du 4ème trimestre 2012». L'usine devrait atteindre son démarrage commercial au premier trimestre 2013». Ce n'est pas la première fois que des rendez-vous sur le démarrage effectif du complexe d'ammoniac et d'urée d'Arzew sont annoncés. DES RETARDS TRES COUTEUX ! En avril dernier, un dirigeant de la Sorfert, Wael Khairy affirmait déjà que le «complexe est prêt» et que la réalisation est «presque achevée à 100%». Il indiquait aussi que la première ligne d'ammoniac allait être lancée incessamment suivie d'une ligne d'urée. Le chiffre de 48.000 tonnes d'urée produite annoncé par Nassif Sawiris le confirme dans sa déclaration. Ce qui laisse entendre que le nouveau rendez-vous pour la pleine activité commerciale pour le début 2013 est en mesure d'être tenu. A l'évidence, les affirmations faites en avril par des responsables d'OCI selon lesquelles les «entraves» ont été définitivement levées s'avèrent fondées. Les retards du démarrage de l'usine, initialement prévue pour le début 2011 coutent cher. Un «manque à gagner de 50 millions de dollars/mois de février 2011 à fin mars 2012», selon l'estimation donnée au journal El Watan par Farès Boulahbel, le représentant d'OCI à Alger. Pour rappel, Orascom Construction Industrie détient 51% des parts de la Sorfert créée en 2007 contre 49% pour Sonatrach. Le contrat de partenariat a été conclu avant le recadrage des investissements étrangers et l'introduction de la règle des 51/49%., ce qui explique pourquoi Orascom y détient 51%. Le complexe comprend une unité de production d'ammoniac et d'urée d'une capacité de 1,2 million de tonnes par an et d'une seconde unité de production d'ammoniac de 800 000 tonnes. Sonatrach et Sorfert Algérie, ont signé en février 2009 un contrat de vente et d'achat de gaz naturel d'une durée de vingt ans. L'accord portait sur la fourniture, à compter de 2010, de 1,75 milliard de mètres cubes par an de gaz naturel pour alimenter le complexe pétrochimique d'Arzew. Au moins 50% de sa production est destiné à l'exportation. Le montage financier du projet a vu l'implication de cinq banques publiques algériennes, la BEA, la BNA, la Cnep-Banque, la BDL et le CPA. SONATRACH PROJETTE 3 NOUVELLES USINES D'ENGRAIS D'ICI 2020 Dans sa communication, Nassif Sawiris se dit optimiste pour l'activité de la filière engrais car la baisse des rendements va, selon lui, générer «une forte demande en engrais» pour la prochaine saison agricole. Il prévoit que les prix «resteront fermes» durant le reste de l'année. La filière engrais en Algérie a accueilli positivement au début de l'année 2012 la levée d'une taxe protectionniste de 13% imposée par l'Union Européenne sous prétexte que le prix du gaz est subventionné, ce que les autorités ont constamment nié. Outre la Sorfert, l'entreprise algéro-espagnole Fertial (Asmidal 34% et Villar Mir 66%) devrait profiter de cette levée. Le ministre algérien de l'énergie, Youcef Yousfi avait souligné «l'importance de cette levée de la taxe anti-dumping pour l'avenir de la filière engrais dans le pays» qui, a-t-il dit, ambitionne d'être un grand pôle de production d'engrais que ce soit par le biais du phosphate ou par le gaz naturel. Il avait indiqué que dans une première étape, l'objectif est de transformer 5 millions de tonnes de phosphate pour en faire des engrais». L'option est confirmée. Sonatrach devrait lancer, au cours de l'année 2013, des appels d'offres internationaux pour la construction de trois usines d'engrais, à Tébessa, Souk-Ahras et Skikda, à proximité des gisements de phosphates. Objectif : 35 millions de tonnes par an et devenir un fournisseur important d'engrais pour le continent africain.