Parce que Hugo Chavez a fait de son pays, le Venezuela, le porteétendard de l'opposition à l'hégémonie séculaire des Etats-Unis en Amérique latine et que son exemple a fait tache d'huile, sa défaite à l'élection présidentielle de dimanche a été ardemment désirée à Washington et l'administration américaine n'a pas ménagé ses coups de pouce pour qu'il en soit ainsi. Sauf que le peuple vénézuelien en a décidé autrement en toute liberté. Au grand dam de tous ceux qui ont voulu le départ de Chavez, les Vénézuéliens l'ont «remplié» pour six autres années encore. Le «dictateur» ainsi que présenté et ignominieusement brocardé par ses ennemis a triomphalement obtenu sa troisième réélection successive. Il ne reste à ces derniers qu'à s'en prendre au peuple vénézuélien qui vient de ruiner leur grande espérance en plébiscitant leur bête noire. Chavez réélu, le Venezuela maintiendra le cap vers la réalisation de la «révolution bolivarienne» dont il est le chantre et qui a fait tache d'huile en Amérique latine et contraint les Etats-Unis à accepter l'impensable pour eux, compter et faire avec des dirigeants sud-américains qui rejettent la dépendance servile de leurs pays à leur égard. Il faut être naïf pour croire que l'Amérique va «sportivement» admettre que Chavez puisse «sévir» six autres années encore. C'est peut-être après cette victoire qui consacre sans appel sa popularité et le soutien que lui accorde son peuple, que Chavez va être le plus menacé. Washington ne renoncera pas en effet à se débarrasser de lui. Pour cela, tous les moyens seront bons pour les spécialistes de la déstabilisation que les Etats-Unis mettront à contribution. La lutte que Chavez a engagée contre l'empire et l'emprise états-uniens dans son pays, mais aussi en Amérique du Sud et sur les autres scènes internationales, n'est pas de celles que les politiques et puissances d'argent des Etats-Unis vont laisser se poursuivre. Tant elle a déjà nui à leurs intérêts géopolitiques et économiques en imposant l'idée et la conviction qu'il est possible de gouverner autrement qu'en s'agenouillant aux ordres venant de ces milieux. L'exemple que donne en ce domaine le Venezuela avec Hugo Chavez en tant que président est trop probant et attractif pour que Washington en tolère la poursuite et l'approfondissement promis par le président réélu. Si la campagne de dénigrement et de délégitimation menée à grande échelle contre Chavez a échoué à l'isoler au sein de son peuple, ceux qui l'ont inspirée, financée et dicté ses angles d'attaque ne baisseront pas les bras et ne s'inclineront pas devant la volonté souveraine librement exprimée du peuple vénézuélien. D'autres scénarios de déstabilisation de la «révolution bolivarienne» lui seront substitués. En tout cas, la propagande de guerre à l'œuvre contre Hugo Chavez ne va pas s'arrêter après la victoire électorale de ce dernier. Elle se continuera tout aussi violente et outrancière dans la désinformation et l'intox anti-Chavez pour préparer les esprits à l'idée que même réélu démocratiquement et sa politique approuvée par le peuple vénézuélien, Hugo Chavez constitue une menace pour le monde tel que le conçoit l'empire et que de ce fait sa neutralisation est absolument indispensable pour l'harmonie et la paix de ce monde. D'où l'indispensable devoir de solidarité avec Chavez et son peuple pour tous les adversaires de l'hégémonisme impérial.