Une femme de 64 ans a été blessée hier dans un effondrement survenu au 33 boulevard El Hocine Ibn Ali (ex boulevard Vauchez), dans le quartier de St Eugène. Il était minuit lorsqu'un bruit assourdissant a retenti dans cette vieille bâtisse, datant de l'époque coloniale. La victime se trouvant juste en bas du débarras dans une minuscule pièce, dormait lorsque l'incident s'est produit, lançait sa fille en sanglots. En une fraction de seconde, le débarras du haut s'est effondré sur la pièce du rez-de-chaussée. Courant dans tous les sens, les voisins ne savaient pas quoi faire. Les jeunes, craignant que le reste de l'immeuble allait s'effondrer, se sont vite mobilisés pour extraire la victime des décombres. C'était une question de temps, il fallait agir vite avant l'arrivée des secours, nous signale-t-on. Alertés, des équipes de la 4ème Sûreté urbaine appuyée par des éléments de la Protection civile, se sont déplacés sur les lieux. Transférée aux urgences médicales, cette mère de famille se retrouve avec plusieurs fractures et son cas est sérieux de l'avis des voisins. Affolés, les huit occupants de l'immeuble vétuste se sentent livrés à eux-mêmes. En l'espace de quelques jours, plus de quatre effondrements se sont produits, faisant cette fois-ci, une blessée grave. Les sinistrés affirment à ce titre que ce problème perdure depuis 1978 quand un rapport faisant état de la vétusté des lieux a été dressé par les services de Protection civile. Depuis cette date, une partie de ce débarras qui a été transformé en pièce habitable s'est écroulée en partie incitant son occupant à déserter les lieux. Mais le danger persistait car selon les habitants, la victime occupe une pièce cuisine située juste en bas de ce débarras avec huit membres. Hier, la colère se lisait sur les visages las des familles. Une commission chargée du dossier du vieux bâti s'est déplacée, il y a quelques mois et nous a promis d'être relogés, affirme-t-on. Un relogement qui tarde à venir car le pire risque de se produire surtout après ce qui vient de se passer, dans la nuit de vendredi à samedi. Traumatisés, les sinistrés ont lancé un appel pressant au wali d'Oran pour que leur cas soit pris en considération avec la saison des pluies. Les occupants fuyant le danger ont décidé d'installer une tente pour éviter que d'autres vies soient sacrifiées.