La visite du président français, François Hollande, à Alger avec au menu la mise en place d'un partenariat d'exception ou «stratégique», selon la formule du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, se précise. Si les différents ministres français, qui ont fait le déplacement à Alger depuis juillet dernier pour préparer cette visite d'Etat, ont seulement laissé entendre qu'elle est prévue au début du mois de décembre, RTL a indiqué, avant-hier, que les dates du 19 et du 20 décembre ont été retenues pour ce premier voyage officiel de Hollande en Algérie. Une visite cependant affreusement chahutée par la droite et l'extrême droite, qui tentent en fait de saborder tout simplement la mise en place d'un partenariat stratégique entre les deux pays. Cette visite du président français en Algérie a tellement de significations pour les deux pays qui veulent redémarrer leurs relations sur des fondements nouveaux, avec la mise en place d'un partenariat d'exception comme voulu d'ailleurs par l'Algérie, que des soi-disant personnalités et milieux de la droite française en sont arrivés à étaler publiquement et devant l'opinion internationale toute la félonie de la voyoucratie des nostalgiques de la colonisation. Il n'empêche que le gouvernement français, au-delà de ces gestes inélégants qui veulent chahuter la première sortie de Hollande en Algérie, prépare ce voyage avec le plus grand sérieux que le protocole diplomatique exige. En principe, tous les dossiers qui seront évoqués lors de cette visite du président français en Algérie ont été bouclés. Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, qui a inauguré le cycle de visites de travail des ministres français à Alger entre juillet et octobre, avait déclaré récemment devant la commission des Affaires étrangères du Parlement français que «la France et l'Algérie se sont mises d'accord pour s'entendre d'ici à la fin octobre sur plusieurs problèmes». «Nous avons prévu la concrétisation d'un partenariat nouveau de très haut niveau qui pourrait être signé à l'occasion d'un voyage du président François Hollande en Algérie», en principe à la fin de l'année, a-t-il ajouté. «Nous avons fixé des dates. A la fin d'octobre, l'ensemble des dossiers que nous avons à traiter doit être prêt», a-t-il encore précisé, soulignant, quelques jours auparavant devant le Grand Rendez-Vous sur Europe 1, que «nos amis algériens ne souhaitent pas un traité d'amitié franco-algérien, mais un partenariat stratégique». Plusieurs ministres français se sont déjà déplacés à Alger pour préparer cette visite, dont celle de Laurent Fabius, la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, ou celle du ministre de l'Education Vincent Peillon et de la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif devrait arriver, quant à lui, aujourd'hui pour discuter du volet industriel et de contrats de partenariats, notamment le dossier Renault. GUIGOU: «IL FAUT AMELIORER LES RELATIONS ALGERO-FRANÇAISES» Elisabeth Guigou, parlementaire et ancienne garde des Sceaux, a estimé, depuis Rabat vendredi, «absolument indispensable» une amélioration des relations entre la France et l'Algérie. «Il fallait absolument que la relation franco-algérienne démarre sur de nouvelles bases», a déclaré Mme Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères du Parlement français, ajoutant que l'amélioration des relations entre la France et l'Algérie est «simplement quelque chose d'absolument indispensable». Mieux, «si les relations entre la France et l'Algérie s'améliorent, ça peut même avoir un effet bénéfique sur l'ensemble de la région», a-t-elle ajouté, avant d'évoquer «des relations compliquées» entre Alger et Paris, mais qu'on n'empêcherait «pas les Français et les Algériens d'avoir des mémoires différentes» sur la guerre d'Algérie. Sur le différend mémoriel, et notamment la demande de l'Algérie pour que soit reconnu le génocide perpétré par la colonisation contre le peuple algérien, elle a souligné qu»'on parle de reconnaissance, on ne parle pas d'excuses et de repentance, et puis surtout, on parle d'aller de l'avant». L'Algérie, en dépit des turbulences politiques et de relations bilatérales plutôt chaotiques ces dix dernières années, reste le premier marché pour la France en Afrique du Nord avec des exportations de 5,7 milliards de dollars et un excédent commercial de 1,3 md de dollars en 2011, devant le Maroc (4,3 milliards) et la Tunisie (3,2 milliards).