Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a commenté, hier matin, dans le Grand Rendez-vous sur Europe 1, la prochaine visite du président de la République François Hollande en Algérie, et déclaré que «les Algériens ne souhaitent absolument pas qu'on fasse un voyage tourné vers le passé», a-t-il souligné, rappelant néanmoins que «nos amis algériens ne souhaitent pas un traité d'amitié franco-algérien», «mais un partenariat stratégique». Quant à Kader Arif, ministre délégué français aux Anciens combattants, au sujet des crimes coloniaux, a annoncé, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, au sujet du passé de la colonisation de l'Algérie par la France, qu' «il n'est pas question de faire repentance». Toutefois, après le geste de François Hollande vis-à-vis d'Alger au sujet de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, Kader Arif ajoute que la République «reconnaît avec lucidité ces faits». «Il faut qu'avec l'Algérie nous puissions tourner la page ensemble, ce qui signifie que les Algériens soient eux aussi capables de faire des gestes», ajoute-t-il. La reconnaissance des faits, par la République française, à l'occasion de la commémoration des dramatiques événements du 17 octobre 1961 est un pas très important, considéré comme un acte qui rend hommage aux nombreuses victimes algériennes et honore le pays de François Hollande. Un acte qui dépassionne les débats entre l'Algérie et la France et aiderait les deux pays à renforcer leurs relations pour une meilleure coopération et entraide. Kader Arif avait, pour sa part, ajouté «espérer» que le traité franco-algérien «portera le nom de traité d'amitié». «Je pense que ce concept ne sera pas retenu», a dit M. Fabius, réaffirmant par ailleurs que le voyage du président Hollande ne donnerait pas lieu à une repentance de la France sur son passé colonial.