Le ministère de l'Intérieur a adressé le 14 novembre dernier, une circulaire aux responsables locaux de l'ensemble du pays pour les instruire sur la nécessité «d'améliorer la relation entre l'administration et le citoyen et la réhabilitation des services publics administratifs.» Dahou Ould Kablia écrit dans la circulaire en question qu' «il ne peut être conçu un raffermissement de l'Etat de droit et la consolidation de la justice sociale, sans des services publics administratifs performants et efficaces.»L'Etat, dit-il, a doté, pour cela,«les administrations locales en infrastructures et équipements nécessaires à leur fonctionnement, réalisant, équipant et aménageant de nombreux sièges administratifs, les renforçant en moyens humains d'encadrement et mettant en œuvre un ambitieux programme de modernisation et d'informatisation.» Mais, relève le ministre de l'Intérieur dans sa circulaire,«la qualité des prestations demeure en deçà des aspirations, ce qui constitue aujourd'hui une source de préoccupation pour les pouvoirs publics, et de frustration pour les usagers du service public administratif, approfondissant le fossé entre l'Etat et le citoyen, du fait de la propagation de divers phénomènes bureaucratiques maladifs (le manque d'écoute, le favoritisme, le népotisme et la corruption.)» Il note à cet effet «les insuffisances en matière d'accueil du citoyen et la prise en charge de ses doléances et requêtes, manque d'orientation, de communication et d'information du public, persistance de pratiques bureaucratiques et népotiques au sein de certaines structures administratives.» Au titre de l'amélioration de l'accueil au niveau des guichets d'état civil et de réglementation générale, le ministre de l'Intérieur a décidé que «les agents exerçant à ce niveau sont obligatoirement tenus de porter un badge les identifiant clairement, indiquant leurs nom et prénom, leur fonction et le numéro séquentiel de leur badge.» Il donne instruction pour que «l'établissement des badges et leur affectation aux concernés doivent se faire au plus tard le 15 décembre 2012.» En outre, une plaque indiquant les nom et prénom du responsable et sa fonction doivent être exposés de manière permanente sur le bureau des titulaires de fonctions supérieures ou de postes supérieurs. Les locaux abritant les bureaux de ces responsables «doivent être identifiés en posant une plaque d'indication comportant leur qualité.» L'on lit par ailleurs dans la circulaire de Ould Kablia que «le statut des personnels des collectivités locales a créé un poste supérieur de chargé d'accueil et d'orientation de l'administration territoriale qu'il y a lieu de prévoir au niveau des structures administratives locales.» Le chargé de ce poste a pour mission de «superviser et coordonner l'activité des agents d'accueil, ce qui coïncide avec les besoins ressentis en la matière.» Les agents d'accueil doivent, recommande le ministre, bénéficier de formations adaptées, en vue d'acquérir les compétences liées au poste.«Il s'agit d'actions pouvant être initiées localement en plus du programme qui sera mis en œuvre par l'administration centrale,» prévient-il. Il a aussi été décidé la création d'une structure de suivi et de prise en charge des doléances et requêtes des usagers du service public auprès des walis, des walis délégués, des chefs de daïras et des présidents d'APC.» Ceci pour «crédibiliser l'action de l'Etat, de mettre en œuvre des mécanismes fonctionnels pour la prise en charge effective des doléances des citoyens, et les faire suivre d'effets.» En attendant la mise en place officielle de cette structure, le ministre demande «la désignation de cadres compétents à l'effet d'encadrer cette structure auprès des responsables locaux. La mise en œuvre de ce dispositif «doit être effective avant la fin de l'année 2012.» Il est exigé en parallèle, la mise à la disposition des usagers «les supports de communication nécessaires pour l'informer sur les différents aspects l'intéressant (constitution des dossiers, des procédures, des délais de traitement, les conditions d'éligibilité ).» Il est demandé aux responsables «d'être regardant sur le fonctionnement des services administratifs placés sous votre autorité ( ), ils doivent faire l'objet en permanence, d'un programme de contrôle, d'inspection et d'évaluation.» Les missions d'inspection doivent être assurées par les inspecteurs généraux des wilayas, les directeurs de la réglementation et des affaires générales et les directeurs de l'administration locale. Le ministre recommande que «les pratiques illégales relevées doivent donner lieu à des mesures rigoureuses à l'encontre des contrevenants, dans le respect des lois et règlements en vigueur.»