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EN FINIR AVEC LA REPENTANCE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 12 - 2012

Beaucoup en Algérie ne partagent pas cette inconvenante notion de «repentance» réclamée par certains milieux qui donnent du grain à moudre aux nostalgiques de la colonisation en France et ceux pour qui la détestation de l'Algérie et des Algériens est un réflexe. Des militants de la cause nationale estiment que les Algériens ont emporté une victoire politique contre le colonialisme qui dispense de demander une «repentance» ou exiger un «pardon». L'exigence en question ne fait que semer la confusion et déplace la question importante de l'histoire sur un terrain plus que problématique d'un indigne marchandage mémoriel.
La plupart des Algériens regardent l'avenir et ne sont nullement demandeurs de «repentance». Cela ne signifie aucunement qu'ils se désintéressent de l'histoire et qu'ils acceptent le révisionnisme prôné par des revanchards et des ultras qui ne se consolent toujours pas de la perte du joyau de l'Empire et transmettent un legs empoisonné aux plus jeunes. L'incroyable loi française sur les «bienfaits» du colonialisme a braqué, à raison, de nombreux Algériens. Il s'agissait en l'occurrence d'un acte de détournement révisionniste de l'histoire révélatrice de la perpétuation, malgré l'atrocité de faits établis et l'évolution du monde, d'un esprit colonialiste et raciste. Cette loi a poussé de nombreux Algériens à prêter plus d'attention à ceux qui en France, à l'instar des Indigènes de la République, analysent le sort réservé aux blacks et beurs des banlieues comme une manifestation actualisée de l'ordre colonial.
Si la loi provocatrice ne justifie pas une demande de «repentance», elle démontre qu'il existe un grave problème de reconnaissance de faits historiquement établis sur la nature du système colonial. Il faut donc très clairement souligner que le «contentieux» qui existe entre l'Algérie et la France n'est pas une question de repentance, mais de reconnaissance des faits. A cet égard, on ne peut que souligner que cette dimension concerne d'abord les Français. Il ne s'agit pas de décréter une histoire officielle mais de prendre acte du travail, déjà important, accompli par des historiens algériens et français. Les premiers à avoir relevé le caractère totalement insupportable de la loi sur les «bienfaits» du colonialisme ont été des historiens et des enseignants d'histoire français, bien avant qu'on en parle en Algérie.
CETTE REACTION EST RASSURANTE ET CONFIRME S'IL EN ETAIT BESOIN QUE LE TRAVAIL DES HISTORIENS, MENE SUR DES BASES SCIENTIFIQUES, EST BIEN PLUS UTILE QUE LES EPANCHEMENTS DE POLITICIENS SENESCENTS. CE TRAVAIL SE FAIT ET PAR CERTAINS ASPECTS IL EST DEJA AVANCE. CONTINUER ENCORE A NE PAS ADMETTRE ET A NE PAS «RECONNAITRE» QUE LE COLONIALISME FUT UNE ENTREPRISE DESTRUCTRICE ET VIOLENTE EST ABSURDE. LA NOTION TRES CONTESTABLE DE «REPENTANCE» EST A BANNIR CAR ELLE PERMET INUTILEMENT DE DONNER BONNE CONSCIENCE A DES VRAIS RACISTES ET DES ULTRAS DE L'ALGERIE FRANÇAISE TRES PRESENTS DANS TOUT LE SPECTRE POLITIQUE. IL SUFFIT D'OBSERVER COMMENT CETTE SOI-DISANT REPENTANCE EST EXPLOITEE PAR CES PERSONNAGES POUR ENVENIMER LE NECESSAIRE DEBAT HISTORIQUE ET LE DETOURNER DE SA SEULE FINALITE : LA RECONCILIATION ET L'AMITIE ENTRE LES PEUPLES.


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