La crise latente qui couve depuis plus de deux mois au sein du CTC Est à la suite du refus de l'administration de réintégrer le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Nacer Saci, vient de rebondir, en prenant un tournant radical avec la montée conjointe au créneau des autres syndicats d'entreprise des CTC de plusieurs régions du pays et de la commission de wilaya de Constantine de préparation du congrès de l'UGTA qui ont pris fait et cause pour la réintégration de ce syndicaliste. Ils ont été vite rejoints par les secrétaires généraux des quatre syndicats CTC de l'Est, de l'Ouest, du Centre, du Sud et de Chlef qui ont signé et diffusé également, le 30 décembre dernier, un appel qu'ils ont lancé au secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme pour intervenir et obliger l'administration du CTCT Est de revenir sa décision de ne pas réintégrer cet élément que dans la mesure où celui-ci abandonne son activité syndicale. Utilisant un ton ferme, les signataires de l'appel, dont nous détenons une copie, affirment que «passé le délai de 8 jours, une action de débrayage général sera déclenchée par les travailleurs des cinq CTC sur tout le territoire national». En outre, la commission de wilaya de préparation du congrès, réunie à son niveau le 3O décembre dernier avec les sections syndicales rattachées à l'union territoriale Ouest de UGTA de Constantine a saisi également le secrétaire général de la fédération par une correspondance expresse dont nous détenons copie, lui demandant d'intervenir avant que l'affaire ne prenne une autre tournure. Et depuis cette date, l'éventualité d'une action n'a pas été écartée par les responsables de l'union territoriale lesquels, à travers le syndicat d'entreprise, viennent de lancer un appel, dont nous détenons également une copie, aux secrétaires des sections syndicales CTC/Est pour leur demander d'adhérer à la grève de 8 jours qui sera déclenchée sur tout le territoire national. Devant cette situation, nous avons tenté de connaître la réponse du directeur général de CTC/Est mais nous n'avons pu être mis en contact au'avec son adjoint, M. Bouraiou. Après un moment, ce dernier nous a invités à nous rendre au bureau du DG demain dimanche pour entendre toutes les explications relatives à ce dossier. Pour rappel, le conflit est né de la décision prise le mois d'août dernier par la DG du CTC/Est de ne pas renouveler le contrat de travail du secrétaire général de la section syndicale, M. Saci Nacer, arrivé à expiration. Cette décision est contestée par les instances syndicales, lesquelles, s'appuyant sur la loi 90/14 relative au droit syndical et en citant ses articles 52,53 et 54 qui interdisent toute sanction, affectation ou libération d'un délégué des travailleurs à cause de ses activités syndicales, lui daignent tout droit à ce sujet. Aussi, le 6 novembre 2O12, les travailleurs de 6 agences de la région Est ont observé une journée de grève destinée à mettre en garde leur direction en promettant que le débrayage pourra être reconduit et touchera les 17 agences de l'Est. Bien entendu, la direction avait nié la réalité de cette grève quand nous l'avions contactée à l'époque. Nous recevant dans son bureau, ce responsable qui occupait l'intérim de la DG au moment où le titulaire du poste, M. Benchiheb, était en pèlerinage aux lieux saints de l'islam, nous avait promis à l'époque que, dès sont retour, «tous les problèmes seront mis sur le tapis et discutés avec les représentants des travailleurs». Toutefois, quand nous les avions rencontrés jeudi, ces derniers nous ont affirmé que rien de tel ne s'est produit. «Et pour preuve, le conflit s'est aggravé et notre administration continue d'ignorer les lois de la République et la réglementation en vigueur régissant les relations de travail et l'exercice du droit syndical». Et d'ajouter que leur administration vient de sanctionner abusivement 8 travailleurs qui se sont trouvés, du jour au lendemain, dans la rue.