Trois jours après avoir été attaquée par un groupe terroriste, composé d'une trentaine d'individus, l'usine de gaz de Tiguentourine, près d'In Amenas dans la wilaya d'Illizi, a été définitivement sécurisée après l'assaut final des forces de l'ANP. Samedi, en début d'après-midi, l'information tombe: les forces de l'ANP ont donné l'assaut final, en milieu de matinée, contre le groupe de terroristes encore vivants retranché dans des installations de l'usine de gaz. Onze terroristes sont éliminés lors cet assaut final lancé par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP). Des sources sécuritaires annoncent cependant que les terroristes ont abattu sept otages, sans préciser leur nationalité. Fin de la crise des otages et de l'attaque du site gazier de Tiguentourine. Flash-back: mercredi, tôt dans la journée, un groupe terroriste qui appartiendrait à la katiba des Moulathimines de Mokhtar Belmokhtar annonce avoir attaqué et pris l'usine de gaz de Tiguentourine et sa base vie. Plus de 600 personnes sont alors prises en otage. Stupeur en Algérie et dans le monde, notamment dans les pays qui comptent des ressortissants parmi les otages: USA, France, Norvège, Autriche, Japon ou Grande-Bretagne. Jeudi, un premier assaut est donné par les forces spéciales de l'ANP lorsqu'une partie du groupe tentait de s'enfuir à bord de trois pick-up en emmenant des otages occidentaux. C'est le début de l'assaut pour la libération de l'ensemble des otages. - Le groupe terroriste qui est à l'origine de l'attaque contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas, Illizi) était composé d'une trentaine de terroristes de diverses nationalités, indiquent vendredi des sources sécuritaires. Le groupe est «très lourdement armé, y compris de missiles, de lance-roquettes et autres armes de guerre». - Ce groupe terroriste, selon les mêmes sources, «avait l'intention de prendre en otage les travailleurs étrangers du site gazier et de les acheminer au Mali pour exercer des pressions insoutenables» sur les pays qui prennent part à l'opération de lutte contre les terroristes au Mali et sur la communauté internationale. «A défaut, ce groupe, selon la même source, a envisagé d'abattre ses otages étrangers pour maximiser l'impact sur la communauté internationale». - Vendredi, on annonce que plus de 650 otages ont été libérés par les forces spéciales de l'ANP. 18 terroristes ont été mis hors d'état de nuire. - Vendredi en fin de journée, un premier bilan complet, non définitif, tombe: 573 Algériens et «plus de la moitié des 132 otages étrangers» ont été libérés, pendant que l'opération de délogement d'un groupe retranché dans l'installation gazière se poursuivait. - Toujours vendredi soir, des sources sécuritaires affirment que près d'une centaine de ressortissants étrangers sur les 132 otages occidentaux ont été libérés. - Vendredi, on annonce que l'assaut contre la base vie est terminé, alors que les installations de l'usine restent encore non sécurisées, des membres du groupe terroriste y retenant toujours des otages expatriés. - Dans la journée de vendredi, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a indiqué que les cadres de Sonatrach ont mis le site gazier de Tiguentourine sous décompression, de façon à préserver la vie des personnes et des installations, immédiatement après l'attaque terroriste. - Douze personnes ont trouvé la mort depuis le lancement jeudi de l'opération terrestre des forces spéciales de l'ANP au site gazier de Tiguentourine pour la libération des otages et la neutralisation du groupe terroriste, annoncent vendredi des sources sécuritaires. - Samedi, juste après l'annonce de l'assaut final, Sonatarch annonce le début des opérations de déminage du site des installations gazières qui avaient subi des dégâts suite à un incendie déclenché vendredi par les terroristes. A l'étranger, les réactions restent mesurées. «Je pense que nous devons nous préparer à la possibilité de mauvaises nouvelles à venir», a averti le Premier ministre britannique David Cameron qui a regretté de ne pas avoir été informé à l'avance par Alger. - Le président François Hollande avait noté auparavant que la crise «semblait se dénouer dans des conditions dramatiques». - Washington a également regretté que les Etats-Unis n'aient pas été mis au courant à l'avance des projets des autorités algériennes. - Le Japon a émis «une ferme protestation» et demandé à Alger de «cesser immédiatement» son opération. Mais, dans l'ensemble, et après les informations données vendredi sur la libération des otages étrangers, les commentaires, souvent acerbes, se sont radoucis, plusieurs capitales étrangères, dont Paris, Londres, Washington ou Rome, assurent l'Algérie de leur soutien. Et, seul le président américain Barack Obama s'est abstenu de tout commentaire.