Après avoir formulé une série de réserves sur les solutions préconisées par la tutelle, en réponse aux revendications «exposées depuis deux ans », par les personnels du ministère des Affaires étrangères, le syndicat autonome des personnels de ce ministère (SAPAE) a adressé, hier, un communiqué au ministre des Affaires étrangères, dont une copie a été transmise à l'Inspection du travail, pour lui faire part de la décision de recours à la grève. Dans le document, le SAPAE déplore le manque de volonté de la tutelle pour initier une démarche conciliatrice, dans le but de trouver un terrain d'entente entre les deux parties du conflit. Le SAPAE compte observer une grève de 3 jours, à partir du 10 février prochain, avec l'option de sa reconduction. Les rédacteurs du communiqué notent que cette grève, décidée pour défendre les droits des personnels représentés par le syndicat, a été l'ultime moyen devant le silence de la tutelle. Le syndicat rappelle au premier responsable du MAE que malgré les nombreuses réunions, tenues depuis deux ans, avec les secrétaires généraux qui se sont succédé ainsi qu'avec les responsables des ressources humaines, force est de constater que les négociations n'ont connu aucune avancée et se retrouvent, ainsi, dans une impasse dangereuse pour cette institution. Parallèlement, à «ces contacts vains», pas moins de quatre assemblées générales des personnels du MAE ont été tenues et lors desquelles il a été relevé essentiellement, indique le SAPAE, l'absence de volonté de la tutelle à trouver des solutions aux doléances formulées et que par conséquent, le recours à la grève s'imposait. Le SAPAE note également que « le ministère des Affaires étrangères est au bord de l'explosion socioprofessionnelle et dont les incidences sont difficiles à entrevoir. Le SAPAE conclut que devant l'échec d'une solution administrative au conflit, « seul un traitement politique et urgent des revendications légitimes des fonctionnaires, tous corps, grades et fonctions confondus, pourrait sortir le ministère de l'impasse qu'il traverse actuellement». Pour rappel, ce syndicat avait, au début de la semaine en cours, rendu public un communiqué, en réponse à un autre de la tutelle, dans lequel il a assuré que sa réaction s'inscrit dans un souci d'éclairer davantage les personnels concernés et l'opinion publique sur la teneur exacte des négociations menées, à ce jour, entre les deux parties. A travers ce communiqué, le SAPAE est revenu sur plusieurs points, en négociations avec la tutelle, comme la seconde affectation en poste à l'étranger, au profit des agents des corps communs, en affirmant qu'aucune offre concrète et opérationnelle, n'a été avancée par le ministre. Concernant la titularisation des agents contractuels, le SAPAE a révélé que sur les 200 agents (entre CDI et CDD), le courrier adressé aux services du Premier ministre, le sollicitant pour leur titularisation, seule une trentaine d'agents ont été officialisés dans leurs postes, alors que le sort des autres demeure inconnu. D'autres questions, à l'instar de celles des bacheliers non boursiers, du plan de carrière, de la révision du statut et de la mise à la retraite des agents ayant de loin dépassé l'âge légal et de la désignation de cadres pour occuper les postes actuellement vacants, ont été également passées en revue. Quelques jours auparavant, le SAPAE avait également réagi à un communiqué du MAE datant du 17 janvier dernier, à travers un communiqué dans lequel il a détaillé ces réserves quant aux solutions préconisées par la tutelle, aux différentes revendications exposées. Il remet en cause, tant sur le fond que sur la forme, le contenu d'un projet de texte relatif au profil de carrière qui est sur le point d'être publié, à travers un arrêté ministériel. Le syndicat considère que les agents diplomatiques et consulaires devaient, au préalable, se prononcer, aussi bien, sur le fond que la forme de ce projet et dont certains aspects rendus publics. Le SAPAE émet des critiques sur la forme en estimant qu'il s'agit d'une marginalisation des représentants du corps diplomatique, dans un projet de plan de carrière qui les concerne directement. Il qualifie cette démarche de non inclusive et manquant de transparence, alors que pour les aspects de fond, il considère que ce projet ne fera que codifier ces pratiques, qualifiées d'abusives.