Pour le nouvel enfant qui sera accueilli au début de cette semaine prochaine dans les bras de cette région des Hauts-Plateaux et désigné comme nouveau locataire du siège de la wilaya, à qui vient d'être confié, lors du récent mouvement des walis, entre ses mains le sort et le destin de la capitale des Laghouat-Ksel, en l'occurrence M. Khelfi Mohamed Laïd, ex-wali d'Illizi, la tâche ne sera pas de tout repos et encore moins une sinécure. Son prédécesseur, en l'occurrence M. Salim Sammoudi, qui vient d'être appelé à occuper d'autres fonctions, en sait davantage sur ce sujet et la population d'El-Bayadh à l'unanimité, y compris ses farouches adversaires, des élus locaux et grosses cylindrées, qui ne dépassent pas les doigts d'une seule main, lui font révérence et lui doivent une fière chandelle. Son bref passage de deux années consécutives à la tête de la wilaya restera, sans exagération aucune, à jamais inscrit en lettres d'or dans les annales de l'histoire de cette région qui a enfanté de valeureux combattants de la liberté. Son acharnement et son obstination, faits d'un acier trempé, ont été payants surtout après les inondations qui ont douloureusement frappé le chef-lieu de la wilaya en octobre 2011 et plus particulièrement sa gestion remarquable et sans reproche de l'après-sinistre avec le recasement en un temps record de 614 familles sinistrées, la remise des clés de logements à 416 bénéficiaires du FNPOS et 300 autres du FND. Une ville nouvelle est sortie comme par enchantement à la sortie sud de la ville non loin du second centre universitaire de 2.000 places pédagogiques dont a bénéficié la wilaya récemment. Le secteur de l'habitat et celui des travaux publics ont eu la part belle en s'octroyant la part du lion à la faveur de l'épais matelas financier octroyé après les inondations d'octobre 2011. Ne cachons pas le soleil avec un tamis, nous confie avec amertume un sage sexagénaire, citoyen de la ville qui sait évaluer les compétences des hommes en rendant à César ce qui appartient à César et en poursuivant qu'il a su faire émerger, sans tambour ni trompette, un embryon d'industrie qui sera à coup sûr et à n'en point douter le futur fleuron et pôle industriel à l'échelon local. L'essor économique et industriel qui n'est encore qu'à ses premiers balbutiements verra dans les tout prochains mois la création de deux unités de briqueterie. Le nouveau wali, tout en comptant sur des élus locaux (APC et APW) ainsi que ceux des chambres hautes, oeuvrant dans le cadre de la complémentarité et non de l'adversité, devra nécessairement séparer le bon grain de l'ivraie, mettre les bouchées doubles et suer eau et sang pour concrétiser et mettre sur rails ces deux projets légués par son prédécesseur en donnant s'il le faut un véritable coup de fouet à sa monture. Lutter contre l'absentéisme dans les administrations, frapper un peu plus fort et donner un grand coup de pied dans la fourmilière afin de préserver la bonne marche des institutions locales, acquises au prix d'efforts colossaux quotidiens, ce ne sont là que quelques marches à gravir pour remettre les pendules à l'heure. Avec un taux de chômage des plus inquiétants, touchant de plein fouet des milliers de jeunes, le plus fort du pays (65% de la population locale qui compte 250.000 habitants), la wilaya a besoin de décisions osées et courageuses et opter pour les grandes unités industrielles ou à défaut manufacturières. Le projet de réalisation du troisième abattoir industriel du pays prévu à Bougtob et annoncé en grande pompe risque bel et bien, selon des informations qui nous sont parvenues, à prendre toutefois avec des pincettes, de figurer dans les oubliettes et de n'être qu'un coup d'épée dans l'eau. Le secteur industriel, parent pauvre dans tous les programmes de développement dont a bénéficié la wilaya depuis les années soixante, mérite bel et bien d'être inscrit dans les premières pages de son agenda. Nous n'omettrons pas de notre côté, à l'instar de la population locale, de mettre en valeur le bilan élogieux de l'ex-wali d'El-Bayadh, M. Salim Sammoudi, qui a porté, outre sur la réalisation de deux ponts vitaux pour la survie du chef-lieu de la wilaya, endommagés par les inondations, sur celle de 2.680 logements sociaux, réceptionnés et notifiés par le ministère de l'Habitat, dont 1.500 pour le chef-lieu de la wilaya et le reste réparti entre les chefs-lieux des daïrate de Bougtob et El-Abiodh. Le chef-lieu de la wilaya a connu ces deux dernières années des transformations notables plus particulièrement en ce qui concerne les aménagements et la viabilisation urbaine. Une route à double voie express sur 09 km, menant vers Aflou, a été achevée et une seconde longue de 07 km sur la RN 6 A est en voie de réalisation. Gageons que la remise des clés aux futurs bénéficiaires, annoncée pour les tout prochains mois dans les trois chefs-lieux des daïrate, ne donnera pas du grain à moudre au nouveau wali et passera comme une lettre à la poste. Se verra-t-il contraint de séduire et d'user de toutes les formules et recettes magiques pour attirer de potentiels investisseurs, c'est une certitude surtout lorsque le sous-sol des trois régions, steppique, semi-saharienne et saharienne, de cette wilaya regorge de riches et rares minerais ainsi que d'immenses nappes d'eau souterraines encore inexploitées qui feraient pâlir d'envie les pays riverains. L'on compte par centaines de milliers d'hectares les surfaces agricoles aux rendements céréaliers exceptionnels à travers tout le territoire de la wilaya et il ne faut pas s'étonner d'apprendre que pas moins de 51 dossiers d'investissement ont été approuvés et déjà ficelés avec la bénédiction de la wilaya et que 07 promoteurs et pas des moindres se sont manifestés ces tout derniers jours pour se lancer qui dans l'arboriculture (olivier), qui dans la pêche du poisson d'eau douce ou dans la céréaliculture et la liste des potentialités de la région est longue à énumérer. Les élus locaux des 22 communes et la direction des services agricoles de la wilaya et l'UNPA doivent de leur côté sortir de leur léthargie habituelle en leur tendant une main sérieuse et surtout éviter de leur mettre les bâtons dans les roues par la sempiternelle évocation de la nature juridique des terres. La wilaya est un géant aux pieds d'argile et le moment est venu pour que tout le monde sans exception mette la main à la pâte et prendre cette fois-ci le taureau par les cornes. Second volet aussi crucial que ce premier évoqué ci-dessus, le manque crucial voire inquiétant de véritables entreprises de réalisation, et ceci dans le sens le plus complet du terme, notamment celles opérant dans le secteur du bâtiment. Des projets structurants de base très ambitieux sont actuellement en chantier et la wilaya a de fortes chances de sortir définitivement de l'ornière et se mettre au diapason du reste des mégapoles du pays. Le nouveau chef de l'exécutif qui vient de prendre le relais saura, avec son propre mode d'emploi, lui aussi par quoi commencer, une fois le diagnostic de la wilaya établi avec la précision d'un métronome en donnant à chaque secteur sa priorité et à chaque collectivité locale la part qui lui échoit dans le cadre de la concrétisation de l'ambitieux programme de développement tous azimuts, initié et mis en chantier depuis plus d'une décade par le premier magistrat du pays. La wilaya a d'ores et déjà le vent en poupe et a également de sérieux atouts et de fortes chances pour concrétiser les ambitions et espérances de ses habitants et de relever sans peine le défi du développement local.