Un nombre important d'élus (près de 1.000) sont venus prendre part à la conférence qu'a organisée le FFS à Zéralda, les 8 et 9 mars, surtout que le débat intervient dans une situation «marquée par des bouleversements politiques et économiques, sociaux et culturels et dans un environnement régional instable et incertain», a affirmé, hier, le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, dans son allocation d'ouverture. «Comment agir lorsque les capacités de l'Etat à résoudre les problèmes s'amenuisent dans un environnement de démobilisation de la population ? Les élus ont la lourde tâche d'assurer une gestion dans ce climat, sans pour autant avoir les moyens de gestion», a indiqué Laskri. Les codes communal et de wilaya ont été sévèrement critiqués lors de ce conclave. Le nouveau code communal, par exemple, même s'il est édulcoré de concepts pompeux, tels le «développement durable», la «bonne gouvernance», l'«appel à la compétence» , consacre une «déconcentration technique» où le pouvoir réel reste entre les mains de l'administration, souligne le député Dj. Bahloul. La députée Nora Mahiout relèvera des cas de poursuites contre des présidents d'APC qui ont été rétablis, heureusement, dans leurs droits, ce qui illustre la fragilité de l'élu dans un environnement hostile. La mise sous tutelle et la dissolution des assemblées élues que consacre le nouveau code de wilaya sont carrément aux antipodes d'une décentralisation qui consacrerait la démocratie, souligne le FFS. Le député et ancien président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), Mustapha Bouchachi, fera un réquisitoire contre les réformes prônées, selon lui, depuis l'avènement du «Printemps arabe». Le conférencier a fait une rétrospective sur de nombreuses lois qui ont connu, selon lui, un «recul» et pas des moindres. Il citera l'exemple de la loi sur les associations et celle sur les partis politiques dont les dispositions contraignantes découragent les plus téméraires. La loi sur l'information a été à son tour sévèrement critiquée, en ce sens qu'elle reste «un vrai obstacle pour la liberté d'expression». Quant à la loi électorale, il est insensé, diront les intervenants, d'avoir une commission nationale composée de magistrats devant surveiller le déroulement des élections mais qui ne dispose pas d'un quelconque pouvoir lui permettant d'accomplir sa mission. L'orateur dit ne pas croire à une «éventuelle réforme politique en l'état actuel des choses». Pour Ali Laskri, c'est la situation au sud du pays qui doit recueillir, selon lu, le plus d'attention. Le premier secrétaire du FFS s'est félicité de l'initiative des députés de son parti qui ont été dans plusieurs villes du sud du pays, à Ghardaïa, Laghouat, Bousaada, El-Oued et Ouargla pour rencontrer les populations. Les protestations des jeunes des régions du Sud sont vues par le FFS comme «peut-être une émergence de nouvelles élites politiques et sociales», affirme Laskri, pouvant donner des chances pour la «construction démocratique de la société locale et de la société algérienne». Le FFS, dont des députés sont allés dans ces villes pour apaiser une situation marquée par le chômage des jeunes, pense que les régions du sud du pays ne peuvent trouver des solutions aux problèmes de chômage, santé et autres que dans une réelle participation des populations locales à la gestion de leur région. Ali Laskri considère que la corruption ne peut être sporadique mais continue et seule une véritable séparation des pouvoirs, où la justice sera indépendante, garantira une lutte contre ce fléau.