La distribution d'eau potable connaît, en cette période de chaleur caniculaire, de fortes perturbations dans tous les quartiers de la ville de Hennaya. «Cela fait un mois que nous ne recevons plus une goutte d'eau potable. Le robinet ne coule qu'une fois par semaine. Nous sommes lassés de cette situation qui perturbe notre vie quotidienne en cet été de canicule», déplore un des résidents de Haï Derb Lagha. «Les habitants en ont marre et menacent de descendre dans la rue pour exprimer leur colère», explique notre interlocuteur. Pour ces protestataires, la vie semble s'être arrêtée. «On ne bénéficie plus, en cet été, de l'eau du robinet comme des abonnés «normaux». Il faut se contenter du strict minimum qui nous est distribué. Un filet d'eau coule du robinet une fois par semaine entre 8 à 10 heures du matin». Des familles s'approvisionnent par des moyens rudimentaires, très loin de leurs habitations, pour leurs besoins en eau et pour remplir leurs bâches d'eau et citernes. «À ma connaissance, nous avons toujours fait face à des problèmes de coupures de courant dans la région. Mais, Dieu merci, ce problème qui a longtemps irrité la population de Hennaya, a été définitivement résolu grâce à l'implication des responsables de la société de distribution d'électricité et de gaz de Tlemcen que nous tenons vivement à remercier pour leurs efforts. Aujourd'hui, c'est à la pénurie d'eau potable que nous faisons face. C'est bizarre!», explique un autre résident du lotissement sortie nord de la ville. «Le mois de juin dernier, l'eau coulait 24 heures sur 24. Elle était distribuée à forte pression dans les robinets. Que se passe t-il?», déplore notre interlocuteur. En plein été, les citoyens vivent un vrai cauchemar et ne trouvent pas quoi boire. C'est une réalité qu'il faut désormais prendre au sérieux. Ainsi, les habitants de Hennaya n'arrivent-ils pas à comprendre cette pénurie d'eau alors que la disponibilité de la ressource a atteint un niveau historique cette saison grâce notamment aux taux de remplissage très importants des barrages. S'agit-il d'un problème de distribution ou de production ? L'on ignore pour le moment les causes de cette perturbation. Aujourd'hui, l'Algérienne des Eaux (ADE) est plus que jamais interpellée pour prendre en charge, le plus vite possible, cette problématique qui se pose à la ville de Hennaya. Rappelons dans ce cadre, que l'approvisionnement en eau potable s'est nettement renforcé ces dernières années. Grâce au programme d'investissement intense et jamais égalé, la distribution a été assurée, en juillet 2012, de manière ininterrompue, par la station de dessalement de l'eau de mer de Honaine pour près de 90 000 habitants (près de 80 000 m3 d'eau potable). Cet important volume d'eau distribué représente la première phase de la mise en exploitation de la station avant d'atteindre les 200 000 m3. Selon un technicien de l'hydraulique, les nappes phréatiques de la wilaya de Tlemcen disposent actuellement de réserves hydriques pour les deux prochaines années grâce à une pluviométrie exceptionnelle qui a mis fin à un cycle de sécheresse de plus de deux décennies. Avec ces renforcements et transferts d'eau au profit de plusieurs communes situées dans le centre de la wilaya de Tlemcen, les habitants de la ville de Hennaya pensaient que le spectre de la soif qui sévissait allait disparaître. Aujourd'hui, ce rêve ne s'est, hélas, pas réalisé.