Questionnés hier, des responsables de syndicats de l'éducation nationale (Snapest, Unpef, Cnapest et Cla) sont unanimes à dire que la rentrée scolaire, prévue aujourd'hui, ne sera pas aussi réussie comme préconisé pas les pouvoirs publics. La rentrée scolaire prévue pour aujourd'hui ne sera pas différente de celles des années précédentes, en ce sens que les problèmes qui entachent le secteur sont toujours là. A commencer par le problème de surcharge des classes dans tous les paliers, primaire, moyen et le secondaire, dans lequel le problème se pose avec plus d'acuité, constatent les principaux syndicats dans l'éducation nationale (Unpef, Snapest, Cla, et Cnapest). Pour ces syndicats, le problème de surcharge des classes reste des plus importants dans l'éducation nationale. «Ce qui s'est passé, l'année dernière, pour les classes de 1ère AS sera transposé à la 2e AS cette année», a indiqué M. Meriane, président du Snapest, lors d'un entretien téléphonique. Ce dernier regrette que le nombre de lycées réceptionnés cette année a été très en deçà des prévisions. Il explique que sur un nombre de 609 lycées en construction, ce sont seulement 109 qui ont été réceptionnés cette année. Un nombre qui reste toujours faible par rapport au flux des élèves qui rejoignent les classes de 1ère et 2e AS. Sur le même sujet, Sadek Dziri, président de l'Unpef, considère que le problème des structures d'accueil se pérennise et sans une accélération de la réalisation des établissements, le problème se posera toujours. Et d'ajouter que la problématique du manque d'enseignants persiste toujours. Sadek Dziri indique, à ce sujet, que le manque chronique d'enseignants dans l'éducation ne peut trouver une solution que dans la réouverture des instituts de technologie et d'enseignement (ITE) qui ont été fermés dans les années 90. Le recrutement, à partir de l'université et des Ecoles normales supérieures (ENS), ne peut suffire à combler la demande en enseignants d'autant que les diplômés des universités (source de recrutement en dehors des ENS), ne peuvent assurer leur mission comme n'ayant pas reçu la pédagogie pour enseigner. Notre interlocuteur considère que le niveau des élèves, jugé faible, ne peut être rehaussé que par la formation de l'enseignant. Même son de cloche du côté du Cnapest, qui affirme que cette rentrée ne diffère pas tellement de celle d'avant. Ce syndicat souligne que cette rentrée a été déjà précédée d'une grande «perturbation» tant au niveau des inscriptions et orientations qu'en ce qui concerne la surcharge des classes. Pour le chargé de communication de ce syndicat, Messaoud Boudiba, les enseignants et les élèves devront subir les conséquences d'une surcharge notamment en 2e AS ainsi qu'une surcharge des programmes des enseignants. Ces derniers auront, par exemple, beaucoup de mal à assurer 18 heures de cours/semaine (mathématiques et langues étrangères), dont ils sont chargés. Il indique que selon les informations en sa possession, il existe bon nombre de fonctionnaires et d'enseignants qui sont partis en retraite cette année et leur remplacement ne s'est pas encore effectué, ce qui va se répercuter négativement sur cette rentrée. Le Conseil des lycées d'Algérie (Cla), dont la section d'Alger s'est réunie hier, fait le même constat sur cette rentrée. Les mêmes avis sont partagés par les membres de ce syndicat (récemment agréé). Un membre de ce syndicat dira qu'en plus de la surcharge des cours et la surcharge des classes se pose le problème des professeurs qui, à la veille de la rentrée, n'ont pas encore leur emploi du temps. Notre interlocuteur fera part aussi du problème des élèves exclus du bac pour tricherie, à propos desquels les chefs d'établissement n'ont encore reçu aucune instruction pour leur inscription ou pas. Ces syndicats, qui nous ont livré leurs impressions sur cette rentrée, ont tenu à réitérer leurs revendications à savoir la réouverture du dossier relatif au statut particulier et ses chapitres liés au salaire et primes. Pour le moment, ce qui est primordial pour ces syndicats, c'est la mise en application de la loi sur la médecine du travail. Sur ce dernier point, des syndicats estiment que le dialogue évoqué par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la conférence nationale sur l'éducation tenue il y a quelques jours, ne peut être effectif en l'absence d'une culture de dialogue qui fait défaut au sein de la tutelle. Ils suggèrent de donner des prérogatives au ministère de l'Education pour que des questions qui ne nécessitent pas l'intervention du gouvernement soient réglées.