Hadjer Guenanfa /tsa// Irresponsables, insouciantes et insatiables ! Parents d'élèves et pouvoirs publics ne lésinent plus sur les mots en évoquant les cinq organisations syndicales de l'éducation ayant entamé une grève depuis lundi pour exiger la prise en charge de leurs revendications. C'est qu'à travers ce mouvement, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) ont paralysé la majorité des établissements scolaires. « Le débrayage est un droit garanti par la Constitution », tranche Sadek Dziri responsable de l'Unpef avant d'ajouter : « un syndicat est créé pour défendre les droits matériels des travailleurs. Et puis la grève n'est pas un objectif ». Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest, rappelle quant à lui le fait que ces syndicalistes fustigés sont eux‐mêmes des parents d'élèves et sont confrontés aux mêmes problèmes. « Les craintes exprimées par les parents sont justifiées mais comment peut‐on demander à un enseignant d'adhérer à d'autres combats quand il est lui‐même victime d'une situation sociale », se défend‐il. Pour lui, des cercles dans l'administration veulent confiner les enseignants dans ces revendications d'ordre social et matériel. Ils ne voudraient pas, à titre d'exemple, que les professeurs se mobilisent pour d'autres questions, comme l'exigence une formation pour enseigner convenablement un nouveau programme, la création d'une librairie dans chaque établissement scolaire ou encore une protestation contre la surcharge du programme. Idir Achour, le dirigeant du CLA, souligne que les problèmes pédagogiques qui minent l'institution éducative depuis des années ont régulièrement été posés par son organisation syndicale. « Il faut relire nos déclarations. Le CLA a toujours tiré la sonnette d'alarme sur ces questions. Il a toujours dénoncé ces problèmes », a‐t‐il dit. Tergiversations du ministère de l'Education nationale ou insatiabilité de syndicalistes ? Le résultat est le même. Plus de huit millions d'élèves sont pris en otage depuis trois jours.