La wilaya de Chlef dispose d'un littoral de 120 km, soit le dixième de la côte algérienne, à l'état vierge. Elle possède aussi d'énormes potentialités et richesses naturelles avérées mais qui demeurent inexploitées en l'absence d'investissement. Dans un entretien accordé à notre journal, le wali de Chlef, M. Mahmoud Djemaa, a mis en relief les atouts que recèle la wilaya pour une relance effective du secteur du tourisme. Il citera « la position géographique stratégique de la wilaya située à équidistance entre Alger et Oran, de l'existence de plusieurs modes de transport à savoir aérien (aéroport Aboubakr Belkaid), maritime (ports de Ténès, Béni-Haoua et La Marsa ), terrestre (prochaine autoroute Ténès/Tissemsilt sur une distance de 220 km) et enfin ferroviaire ». A cela s'ajoute indique le wali « la mise en fonction dès l'année prochaine de la SDEM (station de dessalement d'eau de mer) de Mainis dans la commune de Ténès qui devra couvrir l'ensemble des besoins de la wilaya en matière d'eau potable avec une capacité de production de 200.000 m3/jour ». Bien entendu, dira le wali, « la beauté du rivage à proximité d'une forêt verdoyante est un atout déterminant pour la wilaya qui d'ailleurs suscite l'intérêt et l'admiration des visiteurs étrangers qui ont fait part de leur désir d'investir dans le domaine touristique à l'image des Qataris ». Quant au volet sécuritaire ce dernier sera renforcé avec l'implantation d'un escadron de la Gendarmerie nationale à Mainis. Les bâtiments qui devront accueillir les gendarmes seront fin prêts dans un très proche avenir. Toutefois, explique le wali, « si dans le passé l'investissement n'a pas eu lieu c'est en raison de l'absence de foncier touristique décrété ou classé qui n'a pas bénéficié d'enveloppe financière pour l'élaboration des Plans d'Aménagement Touristique (PAT) ». Ce n'est qu'en 2010, dira-t-il, et à la faveur du programme quinquennal 2010/2014 que le secteur du Tourisme de la wilaya a bénéficié d'une enveloppe financière de 12 millions de dinars pour les études de 3 zones d'expansion touristique (ZET) sur les 10 existantes et classées. Il s'agit d'Aïn-Hamadi dans la commune d'El-Marsa, de Mainis dans la commune de Ténès et d'Oued-Tigheza dans la commune de Béni-Haoua qui s'étendent sur une superficie globale de 630 ha. Ces ZET ont été choisies en raison de plusieurs critères de qualité naturels et récréatifs propices à l'implantation d'infrastructures touristiques (6.000 lits sur une superficie aménageable de 197 ha). Ces 6000 lits seront répartis dans des résidences touristiques, des villages de vacances, un centre de thalassothérapie, des hôtels et des chalets. Les objectifs contenus dans cette stratégie sont multiples : la création d'emploi (3.000 emplois directs et environ 8.900 emplois indirects à l'horizon 2014), la valorisation de l'artisanat, du folklore, des sites historiques et naturels, le développement local et régional ». Conscient de l'importance de l'investissement privé dans le secteur du tourisme M. Mahmoud Djemaa a abordé le volet de la professionnalisation du secteur en précisant que :«les ZET seront cédées à des investisseurs professionnels dans le domaine respectant les normes internationales». Il ajoutera: « Pour l'exercice 2013 nous avons demandé l'inscription d'un montant financier de 18 millions de DA pour l'élaboration des PAT pour 3 autres ZET, totalisant une superficie globale de 617 ha et qui sont : Doumia, Oued el-Melh, et El-Marsa. Nous en attendons l'arbitrage». Avec ce montant, un taux de plus de 70% du foncier touristique classé de la wilaya serait doté d'un PAT avant la fin de l'année 2014. Il y a lieu de préciser aussi que le foncier touristique de la wilaya connaîtra une augmentation de 30% avec la classification prochaine de 3 autres ZET : Decheria, Kafkala et Dattier totalisant une superficie de 456 ha à vocation balnéaire. Par ailleurs, la direction du Tourisme et de l'Artisanat a procédé récemment à la distribution d'une superficie de plus de 8 ha située hors des ZET dans les PDAU des 6 communes côtières qui sera consacrée à l'investissement touristique. Toujours dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, le secteur du tourisme a bénéficié d'une importante enveloppe financière évaluée à 120 millions de dinars pour l'étude et l'aménagement de 5 plages, en l'occurrence Béni-Haoua, Boucheghal, Tamist, Taghezoult II et El-Guelta. Le choix a été porté sur ces 5 plages note-t-on, « en raison de leur fréquentation et leur proximité avec des agglomérations importantes ». L'objectif est de répondre aux attentes des estivants en matière d'équipements, satisfaire les commodités de loisirs et de détente et offrir un cadre agréable, de jour comme de nuit, durant les périodes estivales. Cet aménagement consiste en la réalisation de plusieurs travaux dont les aires de stationnement pour les véhicules, aires de jeux et allées de promenade pédestre, espaces verts, terrains de sport, sanitaires, lieux de déshabillage pour baigneurs, fast-foods, restaurants, boutiques, ainsi que l'alimentation en eau potable et l'électrification etc. Le premier responsable de la wilaya a souligné que « les études pour les 5 plages ont été intégralement achevées et les travaux de réalisation vont bientôt démarrer et que celles-ci seront prêtes dès la prochaine saison estivale ». On peut dire que l'investissement touristique est sur la bonne voie d'autant plus que la volonté affichée par le wali de faire du tourisme un facteur de développement local est bien réelle.