Entre 2,5 et 3 milliards de dollars d'investissement sont nécessaires, chaque année, pour pouvoir satisfaire la demande d'électricité, en Algérie, a indiqué, hier, le P-DG de Sonelgaz, Nordine Bouterfa. S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse, organisée à l'Institut de formation de l'électricité et du gaz de Ben Aknoun (Alger), Nordine Bouterfa soutient que le plan de développement 2013-2017 consiste en la mobilisation d'une capacité totale de l'ordre de 18.344 MW, soit une moyenne de 3.669 MW par an. « Le contexte de croissance forte de la demande exige, en permanence, la mise en service de nouveaux moyens d'investissement, chaque année » a-t-il déclaré en expliquant, au passage, que ces cinq premières années verront la réalisation de centrales dont la puissance est largement supérieure à celle installée en Algérie, en près de 50 ans. Pour le P-DG de Sonelgaz, qui était aux côtés du ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi, il s'agit aujourd'hui, ni plus ni moins que de prendre les mesures nécessaires pour développer une véritable industrie de production de l'électricité pour lever toute menace sur la sécurité d'approvisionnement et la satisfaction de la demande. « L'Algérie devra prendre, également, des mesures d'accompagnement en rapport avec cette grande ambition de façon à éviter à ce que les problèmes de bureaucratie, de passation de marchés et les incertitudes quant à la dépénalisation de l'acte de gestion et la difficulté que rencontrent les gestionnaires, dans la prise de risque managérial, ne soient pas de grands handicaps économiques et concurrentiels », ajoute Bouterfa pour qui un nouveau cadre financier et institutionnel pour renforcer l'appui à l'innovation et à la prise d'initiatives, industrielles, technologiques et économiques, est, désormais, nécessaire. Nordine Bouterfa qui se félicite de l'absence de délestage, cet été 2013, soutient que la stratégie de Sonelgaz repose sur des projets d'intégration, à long terme, qui soient concrets, réalistes et profitable à l'Algérie mais qui nécessitent des préalables de planification et de sécurité d'investissement. En ce sens, le patron de Sonelgaz a annoncé, hier, que pour ce qui est des centrales, le « clés en mains » sera abandonné, progressivement, dans l'objectif de fabriquer, localement, les équipements. La holding, poursuit le conférencier, a adopté une stratégie d'intégration dont la mise en œuvre a déjà commencé par, notamment, la décision prise de fabriquer les constituants de toute chaîne de production d'électricité par des moyens nationaux. LES RESERVES DE GAZ EN HAUSSE Le ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi qui répondait aux questions des journalistes, lors de la conférence de presse, organisée par Sonelgaz, n'a pas voulu confirmer les informations qui circulent ces derniers jours, sur un retour imminent de BP. «C'est à BP et Statoil de prendre cette décision », a déclaré le ministre interrogé par Le Quotidien d'Oran' sur le sujet. Le ministre a soutenu, cependant, que des « meures draconiennes» ont été prises par les autorités algériennes, en matière de sécurité, depuis l'attentat contre le site gazier de Tiguentourine, en soulignant, par ailleurs, que « nous sommes toujours en contact avec les deux sociétés». Pour ceux qui affirment que les réserves de pétrole et de gaz algériens sont en déclin, Youcef Yousfi a affirmé, hier, le contraire. «Le rythme des découvertes est supérieur au rythme de l'exploitation du gaz et les réserves de l'Algérie en gaz sont en augmentation et non pas en diminution», a déclaré le ministre qui fait état d'une découverte, il y a une semaine, d'un grand gisement dans une région qu'il n'a pas voulu mentionner expliquant qu'il appartenait à Sonatrach de faire cette annonce. Le ministre de l'Energie et des Mines est catégorique : les réserves prouvées dépassent largement les réserves exploitées jusqu'ici, a-t-il affirmé, en soulignant que d'énormes efforts sont consentis dans l'exploration de nouveaux gisements, dans des régions qui sont restées inexploitées. Enfin, Youcef Yousfi a indiqué, hier, que les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la contrebande de carburants commencent à porter leurs fruits, en affirmant qu'une baisse de la croissance de la consommation de l'ordre de 9% a été enregistrée, en juillet dernier, par rapport à la même période l'année dernière. «La lutte contre la contrebande de carburant va continuer », promet le ministre qui explique que l'Algérie consomme 12 millions de tonnes de carburants par an, alors que sa demande interne progresse d'un million de tonnes, chaque année, poussant le pays, dit-il, à importer des quantités importantes d'essence et de gasoil pour satisfaire cette demande grandissante. Un vaste programme lancé par le gouvernement devrait porter les capacités nationales de raffinage de brut à 60 millions de tonnes contre 25 millions de tonnes actuellement, conclut le ministre qui ajoute que le programme comprend la réhabilitation des raffineries existantes et la réalisation de cinq nouvelles raffineries.