Les habitants du village Ouled Alaoua, dans la commune de Theniet Enasr, dépendant de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, déplorent l'état d'abandon dans lequel se trouve le cimetière des martyrs, érigé en 1965 et qui abrite les dépouilles de 12 chouhadas. Ce monument, édifié à la mémoire des enfants du village, morts pour la cause nationale, et qui demeure un repère pour les nouvelles générations, est en continuelle dégradation, au point où la tombe où sont mis les ossements s'est effondrée et de visu, ces résidus sont apparents et demeurent à la merci des intempéries, sachant que cette région est connue pour sa forte pluviométrie. « Si aucune mesure de réhabilitation n'est initiée, dans l'immédiat, ce cimetière risque de disparaître, à jamais, et cela signifierait que les responsables locaux auront contribué à une seconde mort de ces martyrs », affirment les citoyens de ce village, perché sur le versant sud des monts des Babors. Par ailleurs et ce qui irrite beaucoup plus ces habitants jaloux de leur bourg et qui tiennent à ce que leurs chouhada ne soient pas méprisés, est le fait que toutes leurs démarches entreprises auprès des responsables locaux, aussi bien communaux que de la daïra de Medjana, dont ils dépendent, sont restées vaines. Alors où seraient passés les élus locaux censés répercuter les doléances citoyennes auprès des centres de décision ? La consternation règne devant une telle situation d'autant plus que le village a abrité un des postes de commandement et de repli, durant la guerre de Libération nationale et qui était fréquenté, entre autres, par les deux défunts colonels Amirouche et Si El Haoues. Non loin de là, au village Tighilt, a eu lieu, en 1957, l'un des plus violents bombardements de l'aviation coloniale qui a causé la mort de 170 personnes en une seule journée. A un mois de la célébration du 59ème anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, les habitants de Ouled Alaoua interpellent les responsables locaux, à tous les niveaux, pour prendre les mesures idoines et remettre à l'état le cimetière des martyrs.