Le gouvernement tente-t-il de «recoller les morceaux» après les reproches qui lui sont faits par les médias sur son manque de communication sur un certain nombre de dossiers ? En tous les cas, on est tenté de le croire si on se réfère à la conférence de presse organisée hier au siège du ministère des Affaires étrangères et animée, l'espace de trois quart d'heure, par trois ministres, notamment le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel ainsi que le ministre chargé des Affaires africaines et maghrébines, Madjid Bouguerra. Lamamara et Messahel promettent une nouvelle «ouverture» faite de communication régulière avec la presse. Le nouveau ministre de la Communication, Abdelakder Messahel, évoque même lors de son intervention un déficit de communication entre les journalistes et les institutions mais soutient en parallèle que «l'Algérie doit être présentée sous son véritable visage». Messahel qui relève par ailleurs à demi-mot, «le manque de professionnels» dans certains médias algériens, annonce qu'il va s'atteler à instaurer désormais ce qu'il qualifie de nouvelle «stratégie institutionnelle». Même s'il ne s'est pas étalé sur le sujet, le ministre de la Communication promet de faire de la communication institutionnelle une vraie culture. «Nous voulons instaurer un processus de communication», soutient pour sa part Ramtane Lamamra qui défend la manière avec laquelle la diplomatie algérienne est menée jusqu'ici et qui consiste, selon lui, à «ne pas parler pour ne rien dire». Pour ceux qui reprochent à notre pays son silence et son manque d'action concernant certains dossiers, à l'image du problème du Mali ou de la Libye, le chef de la diplomatie algérienne réplique en affirmant que «l'Algérie est la pièce maîtresse du Maghreb et du Sahel». «Nous exportons la stabilité dans les autres pays et l'Algérie est incontournable ». Le ministre des Affaires étrangères rappelle en ce sens les positions immuables de l'Algérie concernant notamment la Palestine, le Sahara occidental ou plus récemment le dossier malien. La situation économique du pays, son économie, sa stabilité permettent de jouer un rôle important à l'étranger, ajoute Lamamra qui recommande aux médias algériens de placer les intérêts suprêmes du pays au dessus de toute considération. Plus explicite Messahel estime pour sa part que la position algérienne est souvent appréhendée et comprise à l'étranger alors que les Algériens et la presse en particulier ne le comprennent pas. Ceci étant, il semblerait que les autorités algériennes ont finalement compris la nécessité de communiquer à temps pour éviter les critiques mais surtout certaines lectures fantaisistes concernant certains dossiers et événements. «L'information et la communication sont au cœur de l'action diplomatique», affirme pour sa part Madjid Bouguerra qui formule le vœu de «construire une complémentarité entre les médias et les responsables pour défendre les intérêts de l'Algérie».Une nouvelle ère s'ouvre-t-elle entre les médias et les responsables en charge des affaires de l'Etat ? Nous le saurons sûrement les prochains jours.