Située à 6 km de Hammam-bouhadjar, chef-lieu de commune, la localité de Hadjaïria est, pour reprendre l'expression d'un citoyen de cette bourgade, un douar isolé du «reste du monde». Une soixantaine d'habitants de ce village viennent d'adresser une lettre aux pouvoirs publics, dont une copie a été remise à la maison de la presse locale, dans laquelle ils leur demandent de «faire quelque chose» pour désenclaver leur bourg. Les habitants affirment que plusieurs de leurs doléances adressées aux élus locaux sont toutes restées lettre morte. Dans cette dernière lettre, les hadjairis soulèvent, en premier lieu, le problème de transport en commun qui demeure une véritable galère pour eux. D'abord, celui du scolaire qui ne passe souvent qu'une fois par jour, le matin. Les quelque 200 collégiens, scolarisés à HBH, doivent ainsi «se débrouiller» pour rentrer le soir chez eux. De ce fait, les auteurs de la lettre réclament un collège de l'enseignement moyen (CEM) pour les enfants du village. Mêmes difficultés pour les gens qui doivent se rendre chaque jour à HBH ou ailleurs pour des raisons professionnelles ou autres. Par ailleurs, les citoyens sollicitent que les cars qui vont à Belabbès transitent ou longent leur douar. Des bacheliers hadjairis fréquentent aujourd'hui l'université de SBA. Faute d'un chemin carrossable d' à peine 600m, menant vers le village, les «Karsan» boudent cette ligne. Cet enclavement a «tué» l'activité commerciale à Hadjaïria, estiment-ils. Les artères du douar sont toujours démunies de couche de bitume. En hiver, elles se transforment en véritables bourbiers. Dans la lettre, les auteurs réclament la régularisation du foncier de leurs logements, réalisés dans le cadre de l'autoconstruction durant la période de 1975 à 1983. Ils demandent également l'achèvement des logements ruraux et sociaux notamment des 176 LPA et 70 logements ruraux. Quant aux services publics, le douar dispose d'une salle de soins qui, pour eux, ne répond plus aux besoins d'une population de plus en plus grandissante. Cette population réclame ainsi la réalisation du tronçon routier de 4 km qui permettra de joindre plus rapidement l'EHS de HBH en cas d'une évacuation d'urgence. En outre, les jeunes du douar demeurent confrontés à l'inexistence des moyens culturels et des loisirs. Les travaux d'un stade de football peinent à s'achever et le club sportif amateur a disparu faute de moyens financiers.