Plus de vingt années se sont écoulées depuis la mise à mort de l'unique entreprise publique de manufacture de chaussures (SONIPEC) qui a entraîné d'un côté la mise au chômage pour l'éternité de plus de 2.000 ouvriers qualifiés, et de l'autre, l'abandon des équipements de pointe pour lesquels on a dépensé des sommes colossales en devises étrangères prélevées sur le budget de l'Etat. Des équipements ayant peu servi sont jetés aux oubliettes dans les hangars de l'ex-entreprise, victime d'un quelconque anathème, qui a fermé ses portes pour le restant des jours. Le marché de l'emploi n'offre aucune chance aux jeunes quel que soit leur niveau de qualification professionnelle ; et dire qu'il rétrécit au fil des années comme peau de chagrin n'est un secret pour personne. La parenthèse s'est refermée pour longtemps sur le secteur économique et industriel de cette wilaya qui a largement dépassé l'âge de la puberté. Un secteur est réduit pour l'heure à la portion congrue en attendant bien sûr la création dans les tous prochains mois de 15 unités économiques (P.M/E P.MI) dans la future zone d'activités. Parler de l'insertion des jeunes dans de pareilles conditions relève de la gageure, sinon de la pure fabulation à moins que ces jeunes se tournent avec sérieux vers les trois principaux créneaux que sont l'élevage, la céréaliculture et le maraîchage sous serres eu égard aux dures conditions climatiques. Mais pour cette dernière activité agricole, c'est une autre longue histoire sur laquelle nous reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions. Actuellement le marché du pré-emploi, très saturé en ce qui concerne l'administration, n'offre que très peu de postes. De son côté, selon Mme Fatma Ziddour, directrice de l'emploi de la wilaya, des efforts notables ont été consentis au cours de ces neuf derniers mois pour faire reculer un tant soit peu le taux de chômage. C'est ainsi que 3606 postes permanents ont été créés avec le concours des différents organismes publics de l'ANSEJ, de la CNAC et l'ANEM et 3985 autres l'ont été à titre temporaire dans le cadre de la CID-DAIP en faveur des jeunes diplômés, il s'agit toujours selon notre interlocutrice de l'un des taux de chômage des plus élevés du pays et ce n'est pas une mince affaire pour cette direction qui doit faire face à une très forte demande. Le manque d'unités à caractère industriel et économique aussi bien publiques que privées accentue davantage le chômage qui atteint 9,11% malgré mille et une contorsions. L'on estime à 10.693 le nombre de chômeurs sur une population de 296.067 habitants dont seulement 106.623 est reconnue comme active. Seuls l'élevage et le maraîchage sont pour le moment les pourvoyeurs d'emplois permanents et de richesse à long terme. Des créneaux porteurs de nouveaux espoirs, selon le premier responsable de la wilaya qui lance un pressant appel aux jeunes téméraires et porteurs d'idées nouvelles pour se lancer dans la promotion de ces deux activités. Trois importantes entreprises étrangères, dont la première est censée intervenir dans la future station d'épuration des eaux, la seconde réservée à la reproduction de l'outarde et enfin la troisième dans la réalisation de logements, ont fait signe de s'implanter dans la wilaya, avec la promesse de créer 656 emplois qualifiés. Une aubaine pour cette région où il est aisé, pour un jeune diplômé, de toucher la lune que dénicher un travail. Du côté de la wilaya qui multiplie ces derniers mois les rencontres avec les jeunes avec ou sans diplômes, l'accent est mis cette année sur la relance des activités agropastorales. Il est question de créer des coopératives d'élevage et de production pour développer les races locales de mouton (hamra et deghma) afin de conquérir le marché national des viandes rouges de qualité. De nouvelles opportunités à saisir pour ces jeunes qui doivent faire leurs premiers pas, pour les uns, dans ces deux créneaux extrêmement juteux au lieu et place de ces camionnettes qui pullulent par milliers dans les villes sans rapporter un kopeck pour rembourser les prêts octroyés par l'ANSEJ.