Le bras de fer opposant le personnel enseignant du lycée Aboubakr Belkaïd situé au bd Millénium à Bir El-Djir, qui avait enclenché une grève ouverte depuis le 23 octobre dernier, à l'académie connaît une nouvelle tournure suite au recours de la direction de cet établissement secondaire à la justice. Une plainte en référé a été déposée par la direction du lycée contre 42 enseignants pour grève illégale. Jeudi matin, les enseignants grévistes ont reçu la visite inattendue d'un huissier de justice. Une notification a été faite à 42 enseignants de se présenter dimanche devant la chambre administrative près le tribunal d'Oran. Le délégué des enseignants grévistes que nous avons contacté hier a regretté, selon ses propos, le «recours de l'académie à la justice au lieu d'ouvrir le dialogue avec les enseignants sur leurs légitimes revendications». «C'est de l'injustice. Non seulement l'administration n'a pas dépêché des émissaires à notre lycée pour entamer une procédure de conciliation, mais, plus grave, elle a choisi de traîner les enseignants devant la justice. Nous avons mandaté un avocat pour représenter le collectif des enseignants. Nous sommes, aujourd'hui, plus que déterminés à poursuivre notre action», affirme une représentante des grévistes. Le personnel enseignant de ce lycée avait entamé cette grève ouverte pour dénoncer le sureffectif des élèves, la surcharge des emplois de temps et le manque d'hygiène dans les salles de cours à cause du déficit en ouvriers polyvalents. «Le lycée, qui a besoin de 17 ouvriers polyvalents, fonctionne avec seulement six après la mutation de trois ouvriers au nouveau lycée El Moustakbel. Concernant l'encadrement administratif et pédagogique, nous disposons aujourd'hui de seulement huit adjoints pour encadrer 1.160 élèves», selon la déléguée des grévistes. Le personnel enseignant de ce lycée a déjà observé un arrêt de travail le 26 septembre dernier. Une correspondance avait été adressée à la tutelle pour réclamer une solution urgente. Le 20 octobre dernier, un rappel a été envoyé à l'académie, mais les correspondances des enseignants sont restées sans suite, affirment les concernés.