Le personnel enseignant du lycée «Omar El Mokhtar» situé à Akid Lotfi, a observé, hier, un arrêt de travail pour dénoncer, selon leur déléguée, «la détérioration des conditions de travail, en raison de la surcharge des classes et du déficit en matière d'encadrement pédagogique et administratif». «La rentrée des classes a été catastrophique dans ce lycée. Nous disposons, seulement, de 20 salles de cours pour 29 divisions. Nous avons 5 classes roulantes et 4 autres, sans salles de cours. Le problème a commencé quand l'Académie a décidé de transférer les 4 divisions SDF vers le CEM Nouar Kacem' à Haï Khemisti. Le personnel enseignant, affecté à ce collège, est confronté à de grandes difficultés. L'administration de ce CEM maintient un siège permanent sur les enseignants. Nous sommes interdits d'accès à la salle des professeurs. Nous ne disposons même pas d'un petit local pour stocker les équipements pédagogiques (cartes géographiques, instruments de laboratoires, règle à calcul ). Les agents de sécurité de ce collège refusent même d'ouvrir les portes aux enseignants et aux lycéens. Pas plutôt qu'hier les élèves, qui avaient des cours programmés à partir de 9h, n'ont pas réussi à accéder au collège, en raison du refus de l'agent d'ouvrir la porte. Les lycéens sont revenus au lycée où ils ont protesté contre cette situation. Nous avons adressé un rapport détaillé au directeur de l'Education, mais rien n'a été entrepris pour trouver une issue à ce problème. Le directeur du lycée, harcelé par les enseignants, les élèves et leurs parents a, finalement, décidé d'affecter un gardien et deux surveillants de notre lycée, à ce collège. C'est du bricolage ! Nous allons lancer un ultimatum de 8 jours à l'Académie, si rien n'est fait, d'ici le début de la semaine prochaine, nous allons observer d'autres arrêts de travail», affirme la déléguée des protestataires, affiliés aux deux syndicats autonomes Snapest et Cnapest. La même source ajoute : «Il existe deux collèges et plusieurs écoles primaires, près de notre lycée qui peuvent accueillir les classes SDF. La décision d'affecter deux surveillants et un gardien, vers ce collège, peut avoir des conséquences fâcheuses sur la discipline, à l'intérieur de notre lycée qui a été secoué, en octobre 2012, par de graves incidents, suite au suicide d'une jeune lycéenne». Les camarades de la défunte avaient, en effet, saccagé plusieurs classes de cet établissement secondaire. Ils avaient manifesté depuis le domicile mortuaire de la victime jusqu'à l'établissement devant lequel ils ont tenu un sit-in pour dénoncer ce qu'ils avaient qualifié de mauvaise gestion du lycée, de pratiques douteuses de la part de l'administration et bien d'autres accusations. Selon un membre de l'association des parents d'élèves de ce lycée, cette anarchie était inévitable, en raison de la surcharge de l'établissement qui comptait, l'année dernière, 1.040 élèves, dont 13 divisions pour la seule 1re année. Les parents d'élèves mettent à l'index l'Académie qui n'aurait pas réuni, selon eux, les meilleures conditions pour une gestion efficiente de cet établissement. Il est à rappeler que le personnel enseignant de ce lycée avait observé, en novembre dernier, une grève ouverte pour dénoncer le «relâchement de la discipline et la surcharge des classes».