Il n'y a «pas d'effondrement des stocks» de pêche, a de nouveau affirmé le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi. Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il s'est appuyé sur les dernières évaluations faites sur les petits pélagiques par le bateau de recherche algérien «Grine Belkacem», qui réalise deux recensements par an, pour rassurer le consommateur algérien qui se perd en conjectures à chaque fois que le prix de la sardine, véritable baromètre de la mercuriale du poisson, joue au yoyo. Et ce n'est pas la première fois que le ministre intervient sur cette question puisqu'en février dernier, il s'était prononcé sur la même chaîne pour pratiquement reprendre le même discours rassurant tout en expliquant certains déficits en approvisionnement du marché du poisson par le fonctionnement « artisanal » du secteur qui compte actuellement 70 000 emplois ainsi que par « la forte demande évaluée entre 7 et 8% de croissance par an » qui fait que l'offre ne répond pas à la demande. Hier, le ministre est revenu sur le rôle que doit jouer l'aquaculture en Algérie prenant exemple sur le marché mondial où un poisson sur deux provient des fermes aquacoles. Il soulignera que « chez nous, il y a des possibilités de développer l'aquaculture marine » pour répondre à la demande croissante de poisson et surtout préserver la biomasse estimée à 600.000 tonnes. Pour rappel, le stock pêchable ne dépasse pas les 220.000 tonnes/an alors que l'Algérie ne produit, en moyenne, que 110.000 tonnes annuellement. Ainsi, les pouvoirs publics misent sur l'aquaculture qui devrait assurer une production de 70.000 à 80.000 tonnes par an dans les cinq prochaines années. Pour arriver à cet objectif, des mesures incitatives ont été mises en place pour promouvoir l'investissement productif en direction de jeunes investisseurs à travers des lignes de crédits sans intérêt. Sid Ahmed Ferroukhi a indiqué que « ces crédits, parmi d'autres mesures phares, sont bonifiés à un taux d'intérêt zéro ». Concernant le dossier du thon rouge, M. Ferroukhi a souligné que l'Algérie est parvenue cette année, pour la première fois, à pêcher la totalité de son quota fixé à 143,83 tonnes (1,073%) sur les 13.400 allouées par la 18ème réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta) avec une allocation supplémentaire et temporaire de 100 tonnes/an au titre des années 2013 et 2014 en vue des révisions futures. Six armateurs ont été retenus pour cette campagne de pêche du thon rouge qui débute théoriquement du 26 mai au 26 juin. L'Algérie se devait d'honorer ses engagements vis-à-vis de la Cicta pour pouvoir prétendre à une augmentation de son quota pour la campagne prochaine. Pour rappel, l'Algérie n'avait pas été en mesure de pêcher le quota qui lui était réservé (plus de 600 tonnes) qui a été revu plusieurs fois à la baisse pour descendre en dessous de la barre de 100 tonnes avant qu'il ne soit porté cette année à 243 tonnes à l'issue de la toute dernière réunion de la Commission. Une délégation ministérielle algérienne participera à la prochaine réunion de la Cicta prévue du 16 au 26 novembre 2013 en Afrique du Sud, afin de négocier le nouveau quota de l'Algérie. La Cicta réunit l'UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, plusieurs pays méditerranéens dont l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Syrie, ainsi que le Mexique, la Norvège, l'Islande et le Brésil. Le ministre a également souligné que le programme de réhabilitation des ports et d'abris de pêche, pour lequel le gouvernement a dégagé une enveloppe financière de 7 milliards DA, allait lui aussi contribuer à améliorer la production qualitativement et quantitativement du poisson.