Outre les désagréments causés aux riverains de l'école «Avicenne» située dans le mythique quartier «Emir-Abdelkader» par l'opération de démolition, une vague d'indignation est perceptible chez les citoyens. Cet établissement scolaire ayant longtemps pris le nom d'«Ecole indigène» du temps de la présence de la France en Algérie, puisqu'elle a été inaugurée en 1927 selon des témoignages, est considéré comme un repère de l'identité arabe qui a prouvé au colonialiste le génie des Algériens dans le domaine du savoir. Certes, des études techniques ont alerté les autorités sur les dangers que représente cet édifice, ce qui a contraint les responsables à le fermer l'année dernière. Cet argument qui semble tenir la route pour certains n'a guère convaincu les défenseurs du patrimoine historique de la ville qui se mobilisent ces derniers temps et militent pour la solution de la restauration. La dégradation de châteaux et sites ayant une relation étroite avec la mémoire collective de toute une population ne cesse d'interpeller les pouvoirs publics ainsi que les élus à travers les medias et les réseaux sociaux. Il est probablement plus pardonnable de démolir une mosquée et la reconstruire que d'anéantir une école qui incarne tout un pan d'une histoire marquée de sensibilités et d'intimités. Des citoyens médusés ont assisté impuissants à la démolition de l'école Avicenne. Des sentiments de tristesse, d'indignation parfois même de colère, sont exprimés à l'égard de ce fait qui a marqué les commentaires de la place publique et dénoncent la passivité des élus à tous les échelons qui, d'un avis presque unanime, ne sont que l'ombre d'eux mêmes.