Touchée par le séisme du 21 mai 2003 qui a frappé le centre du pays, Alger voit une partie de son patrimoine immobilier endommagée. D'où la nécessité de démolir de nombreuses habitations collectives et individuelles et édifices d'utilité publique. Aussi, faudrait-il réfléchir à la gestion des espaces dégagés une fois l'opération de démolition achevée. Selon le directeur du logement de la wilaya d'Alger et aussi responsable du module expertise du plan Orsec déclenché pour gérer les conséquences de cette catastrophe, Mohamed Smaïl, le nombre de logements classés à démolir sans recourir à une deuxième expertise est de 800. Soit 408 habitations collectives et 392 individuelles. Elles sont irrécupérable. En parallèle, 4905 logements (collectifs et individuels confondus) sont frappés d'une croix rouge. Pour ces derniers, estime le même interlocuteur : « Ces bâtisses feront objet d'une seconde expertise pour confirmer s'il faut les démolir. Sinon, nous devons réfléchir à des solutions quant à leur confortement. » A ce jour, sont délivrés par les services concernés de la wilaya d'Alger 500 arrêtés de démolition, dont 70% ont été exécutés. Ils touchent selon le même responsable des habitations individuelles, collectives et des édifices d'utilité publique, comme les postes, les écoles, les centres de santé et châteaux d'eau. « Un arrêté de démolition peut concerner une maison individuelle, un immeuble ou un équipement », explique le même responsable. Les circonscriptions ayant enregistré le plus grand nombre d'arrêtés de démolition sont Dar El Beïda et Rouiba, avec 229 et 105 arrêtés, Hussein Dey, El Harrach et Sidi M'hamed dans l'ordre respectif de 50, 35 et 25 arrêtés. Cela dit, à quoi serviront les assiettes dégagées une fois l'opération de démolition terminée ? « Il y a des assiettes qui appartiennent à l'OPGI, d'autres aux services des domaines. Certaines de ces assiettes relèvent de la propriété privée. Quelle que soit la nature juridique de l'espace dégagé, suite à l'opération de démolition, leur exploitation doit obéir aux instruments d'urbanisation, à savoir, le Plan d'occupation du sol (POS) en matière d'aménagement. A titre d'exemple, si on démolit une poste et qu'après cette opération il est décidé de par le POS de construire sur l'assiette dégagée en conséquence une école ou une salle omnisports, les responsables concernés sont tenus à respecter et à programmer la projection de cette nature d'équipement. Le POS est élaboré entre autres par les services de la wilaya et de la commune concernés », précise le même responsable. A joutant : « Parmi les orientations données par la wilaya d'Alger quant à l'exploitation de ces espaces, est relevée la nécessité d'aménager une partie de ces assiettes récupérées en placettes en vue d'améliorer les conditions de vie des citoyens. A commencer par atténuer la densité importante en matière d'occupation du sol. Aussi, ces placettes faciliteront les secours en cas de catastrophes. Une des leçons retenues de par les inondations de Bab El Oued, de novembre 2001, et du séisme de mai 2003 réside dans le fait que vue l'inexistence de ce genre de placettes, nous avons éprouvé des difficultés pour mener nos opérations de secours destinées aux populations touchées par ces catastrophes. »