Les quelque 700.000 demandeurs de logements pour la formule location-vente seront globalement fixés aujourd'hui dimanche sur les résultats de la souscription lancée en septembre par l'Agence nationale de développement du logement (AADL). Cette seconde grande opération pour l'accès au logement via la formule location-vente organisée via Internet a eu un tel succès que les serveurs de l'AADL ont été au début saturés, bloqués. Au point que des demandeurs ont introduit leur souscription en passant par les serveurs américains. C'est donc aujourd'hui qu'est prévue la publication progressive des résultats du traitement des demandes des nouveaux postulants pour l'acquisition d'un logement AADL. Selon l'agence, les postulants au deuxième programme (AADL2) «peuvent consulter les résultats de leur demande qui peut être acceptée progressivement ou rejetée avec motif sur la page les concernant, en introduisant leur code et leur mot de passe confidentiel sur le site: inscription.aadl.dz». L'AADL ajoute dans un communiqué que tous les souscripteurs ayant reçu l'accord de principe et à qui un rendez-vous a été fixé sur leur page personnelle sur le site, doivent envoyer leurs dossiers constitués des pièces mentionnées sur cette page par courrier recommandé à l'adresse «AADL, BP 62 Said Hamdine Bir Mourad Raïs Alger». Plus loin, l'AADL avertit que «tous les dossiers envoyés sans rendez-vous seront systématiquement rejetés et l'AADL décline toute responsabilité». Mais, en cas d'avis défavorable, les postulants à un logement de type location-vente pourront déposer un recours, précise l'agence, à la commission de recours du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. Lancée à grands frais de publicité, l'opération de souscription au programme AADL2 a eu comme attendu un vif succès. Le gouvernement a, dans son plan d'action, réintroduit cette formule d'accès au logement du fait de son attractivité auprès des demandeurs. Cette opération a été lancée en 2001 et s'est terminée cependant en queue de poisson, puisque des milliers de souscripteurs des années 2002, 2003 et 2004 se sont vu refuser leur dossier, sinon réorientés vers d'autres formules d'accès au logement, comme le programme de logement locatif (LPL), ou le programme de logement social-participatif (LSP). Pour la seconde opération de location/vente, il y a, selon l'AADL, près de 700.000 souscripteurs recensés à l'issue de l'opération d'inscription en ligne. Le début de réalisation des quelque 230.000 logements de cette formule est prévu avant la fin 2013 et début 2014, dont 90.000 logements dans la seule wilaya d'Alger. Des entreprises espagnoles, chinoises et portugaises devraient se partager, avec des PME algériennes du BTP, la réalisation de cet important programme, dont 50.000 logements AADL devront être construits par des entreprises ibériques. Le choix des terrains d'assiette est cependant un des gros soucis des responsables. Le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que les souscripteurs de 2001-2002 dont la demande n'a pas été prise en charge dans le cadre du programme location/vente seront prioritaires au programme LPP, leurs dossiers ayant été déjà envoyés par l'AADL. «Les souscripteurs AADL 2001-2002 dont les dossiers ont été transférés vers la formule LPP ont la priorité», a précisé la semaine dernière à Oum El-Bouaghi M. Tebboune. Il a rappelé que les personnes dont les salaires ne dépassaient pas les 24.000 dinars lors de la souscription en 2001-2002, auront toujours droit à avoir un logement AADL dans sa nouvelle formule, soulignant que ce n'était pas de leur faute s'ils n'en avaient pas bénéficié en 2001-2002. Bref, le cafouillage et certains «passe-droits» constatés lors de la première opération AADL où des milliers de demandeurs ont été évincés, seront-ils cette fois-ci bannis par les responsables de l'Agence? Les nouveaux demandeurs, qui attendent avec fébrilité les résultats de la seconde formule, ne voudraient pas se retrouver dans la situation des demandeurs de 2002-2004, dont les multiples manifestations de protestation et autres sit-in n'ont abouti à rien, sauf la réorientation de leurs dossiers vers le LSP, avec un infini sentiment de «Hogra», car cette formule n'arrange que les gros salaires. Le gouvernement a par ailleurs décidé de consacrer quelque 3.500 milliards de dinars pour répondre à la demande sociale en matière de logement, dont le programme de réalisation est passé à 2,5 millions d'unités. Devant les députés, le Premier ministre avait, lors de la présentation de son plan d'action, affirmé qu'il «est vital pour le développement socio-économique du pays de réduire la pression sociale sur le logement par de nouveaux programmes de logements publics locatifs».