Les projets du richissime Djillali Mehri continueront toujours de marquer la wilaya d'El Oued par le sceau d'un label de qualité qui fait souvent défaut dans la grande majorité des réalisations nationales. C'est incontestable, le Complexe touristique saharien «Gazelle d'Or» que réalise Mehri dans sa ville natale promet d'être aux normes exigées internationalement par l'hôtellerie et ses structures d'accompagnement. Mehri a déjà démontré par le passé l'élégance de «ses goûts» et la modernité de ses visions. Les hôtels de grandes chaînes internationales dont il est le propriétaire dans certaines régions du pays le prouvent bien. Mieux encore, la «Gazelle d'or» jouxte sa somptueuse résidence Dhaouia, du nom de sa défunte mère. L'architecte promet de réaliser à travers ce projet «une symbiose du cercle de la création, l'homme, la femme ; le bien, le mal ; le paradis, l'enfer ; le ciel, la terre, l'oasis, le désert ; la vie, la mort», comme est-il écrit sur les fiches techniques du projet, «aucun ne pouvait vivre sans l'autre, pour la vie». Symbiose qui devra exprimer, dit-il encore «le respect dans le sens de prendre, l'espace d'un instant, le temps de l'éternité, le temps de voir les choses simples de la vie et de méditer sur l'éternité». Toute l'intelligence d'une véritable symphonie. Mehri a présenté au 1er ministre un autre projet d'envergure. C'est la réalisation «des Riads du Souf» sur une palmeraie et une oliveraie de 600 hectares. Il compte en faire une réalisation grandiose avec toutes les infrastructures dont a besoin la production de ces deux produits, l'artisanat et le tourisme puisqu'il prévoit de faire construire des villas d'hôtes d'un hectare chacune. Il promet de créer sur ces immenses espaces «entre 3000 et 4000 emplois directs et des milliers d'autres indirects destinés, bien sûr, aux habitants de la région.» C'est sa fille Dhaouia -qui porte le prénom de sa grand-mère qui en a fait connaître les différentes structures au 1er ministre et à sa délégation. La présentation a été faite sous l'une de ses luxueuses tentes du palais Dhaouia. Sellal a profité pour rencontrer plusieurs investisseurs de la région venus lui exposer les problèmes bureaucratiques qui entravent leurs projets. L'un d'entre eux lui a fait savoir que le foncier en est le problème le plus pénalisant. D'autres ont reproché à l'ANDI de les empêcher d'importer des équipements médicaux. «La véritable indépendance d'un pays est d'avoir ses infrastructures de base,» leur répondra Sellal tout en les exhortant à «combattre cette bureaucratie dictatoriale et à réussir ce combat». Djillali Mehri lui a rendu un grand hommage en voyant en lui «un 1er ministre qui déploie de grands efforts sur le terrain tout autant que son gouvernement». Le 1er ministre a atterri vers 11h du matin à l'aéroport de Touggourt, dans la wilaya de Ouargla. Pourtant, Oued Souf a son aérodrome. Son cortège traversera les nombreux Ghouts, ces petites palmeraies engouffrées dans des cuvettes dont beaucoup tirent leur eau directement de la nappe. Il visitera entre autres projets, un complexe privé de conditionnement de dattes à Guemar, cette localité qui rappelle de bien mauvais souvenirs pour avoir vécu, la première, les affres du terrorisme. C'était en 1992, lorsqu'un groupe de 32 terroristes a envahi la caserne de Guemar, a tué tout ce qu'il avait trouvé sur son chemin, et s'est évaporé dans la nature après avoir emporté avec lui de grosses quantités d'armes, lourdes comprises. Au lendemain de ce scabreux épisode, les habitants de la région ont vécu un autre cauchemar, celui de la punition pour avoir laissé passé des terroristes. A ce jour, il existe un quartier, nous raconte un sexagénaire natif de Oued Souf dont les habitants sont désignés comme étant «ouled el aaskar, les enfants des militaires». Sellal s'est aussi déplacé dans un hôpital fraîchement réalisé en partenariat avec les Cubains, spécialisé en ophtalmologie. Il est connu que la région souffre du trachome et d'autres maladies des yeux. Il s'est en outre enquis plus loin de l'état d'avancement d'un projet de protection de la vallée d'Oued Righ contre la remontée des eaux, un phénomène auquel les gouvernants de tous les temps n'ont pas trouvé de solutions alors qu'il est posé depuis des lustres. A l'heure où nous mettons sous presse, le 1er ministre rencontre les représentants de la société civile de la wilaya d'El Oued. Toutefois, Sellal commencera par noter que les Soufis sont experts en matière de projets industriels. Il fera référence à la pièce détachée automobile dont ils détiennent le marché à travers l'ensemble du pays. De nombreux Soufis sont installés dans les banlieues de la capitale -Bab Ezzouar notamment- et commercialisent ces pièces tant rentables sur le plan financier.