L'année 2013 a commencé de manière éprouvante avec l'attaque terroriste menée par Belmokhtar le Borgne contre la base gazière de Tiguentourine alors que l'Assemblée nationale s'apprêtait à discuter du «lifting» préparé par le gouvernement pour rendre «sexy» la loi sur les hydrocarbures. Un très mauvais coup. L'Algérie qui pensait aux avantages fiscaux à accorder aux entreprises étrangères s'est retrouvée, durant toute l'année, à gérer et à s'adapter à de nouvelles exigences sécuritaires. L'année se termine par des annonces positives : des découvertes importantes que les experts relativisent , l'amorce timide de retour du personnel de Statoil (évacués après l'attaque de Tiguentourine) et enfin, le 4ème appel d'offres dans l'amont pétro-gazier. Ce sera le «stress-test» pour la nouvelle loi sur les hydrocarbures Et aussi, le signe que le stress post-traumatique de Tiguentourine a été digéré. 2013 a été, encore et sans surprise, une année économique marquée par le secteur des hydrocarbures qui a connu une forte baisse donnant une croissance, poussive, de 2,7%. Pas vraiment besoin des experts du FMI pour deviner que l'économie a besoin de se diversifier, de sortir de la dépendance du pétrole. Les gouvernants le disent aussi mais ils ont l'esprit très fossile et tablent, toujours, sur des découvertes pour renouveler les réserves et maintenir une capacité d'exporter qui commence à être rognée par l'explosion de la consommation intérieure. On y va donc pour la fracturation hydraulique pour l'exploitation des Tight Oil et Tight Gas. Mais les experts attendent surtout un nouvel intérêt pour les nombreux gisements délaissés. Les petits ruisseaux qui feront les grands fleuves Quant au renouvelable, il est beau, sympa, mais il est sans modèle économique en Algérie. Ce qui explique la permanence de la très solide «culture fossile». Même la séquestration du carbone d'In Salah, expérience qui intéresse le monde entier comme une solution potentielle aux émissions de CO2 suscite des doutes. Mais pour l'heure, le plus important aux yeux des gouvernants est de reconstituer les réserves pour entretenir le «pactole» national. La diversification et les autres choses compliquées comme le ré-encadrement du pays, l'investissement dans la formation, le développement des TIC, c'est presque secondaire. Le pactole fossile, c'est cela qui compte. Et pourtant, en cette fin 2013, les british nous envoient en étrennes, un Moumen Khalifa, sans pactole. Une histoire morale : l'esbroufe finit par prendre fin. Il ne reste dans les ruisseaux que les pierres.