A la suite de l'endommagement partiel du seul pont reliant le port de Ténès à la partie ouest de la ville, il y a plus d'un mois, contraignant ainsi la direction des travaux publics à interdire le passage aux gros camions dans la tranche d'horaire comprise entre 7 heures du matin et 19 heures le soir, de plus en plus d'opérateurs économiques désertent le port de Ténès au profit de celui de Mostaganem pour transiter leurs marchandises. Cette décision n'est pas sans conséquence pour le port de Ténès qui affiche une nette régression de son trafic de 35% au cours de ce 4ème trimestre alors que durant les trois premiers trimestres de l'année en cours toutes les prévisions ont été atteintes. Selon M. Asnouni, PDG de l'entreprise portuaire de Ténès, « la situation est grave d'autant plus que le trafic a considérablement diminué d'environ 35% au cours de ce dernier trimestre, mettant en péril la situation financière de l'entreprise à tel point que nous avons des difficultés à payer les salaires des 57 contractuels (dockers) ». M. Asnouni ne cache pas son inquiétude et dira « si la situation perdure, le licenciement de travailleurs n'est pas exclu car, précise le PDG, notre survie dépend de l'activité du port et de son trafic notamment après avoir fait de gros investissements dans les équipements». A titre d'exemple, le PDG nous révèlera que contrairement au passé où le déchargement d'un navire s'effectuait au bout de 48 heures, aujourd'hui faute de camions ce dernier prend une semaine. Quant à la section syndicale de l'EPT, elle a rendu public un communiqué dans lequel on peut lire : « la situation actuelle nous interpelle en tant que représentants des travailleurs de porter à la connaissance du wali que l'endommagement du pont et les récentes mesures instaurées pour la circulation des camions qui fréquentent le port de Ténès se font de plus en plus pesantes au point que l'entreprise est au bord de l'asphyxie ». Concernant ce pont qui a fait couler beaucoup d'encre, l'entreprise considère que les travaux de consolidation en cours du pont traînent à longueur de journée, pénalisant ainsi le port. Par ailleurs, il faut signaler qu'une réunion présidée par le chef du cabinet du wali au siège de la wilaya le 1er du mois de décembre au cours de laquelle la direction des travaux publics (DTP) et l'entreprise portuaire (EPT) sont convenues d'un commun accord pour modifier la tranche d'horaire d'ouverture et de passage des camions sur le pont, c'est-à-dire autoriser la circulation des camions à vide de 9h à 11h et de 14h à 16h, puis à charge entre 17h30 au lieu de 19h à 7 heures du matin. M. Asnouni déplore que la DTP n'a pas saisi la DRAG pour établir un arrêté conformément à ce qui a été décide lors de cette réunion. Cependant, il faut noter que si certains camionneurs n'attendent pas l'ouverture du pont à la circulation et font le détour via Béni-Haoua à l'est de Ténès, la majorité préfère patienter car la route reliant Ténès à Béni-Haoua est particulièrement dangereuse de par ses nombreux virages qui exigent vigilance des conducteurs mais également des camions robustes. Une fois de plus, le PDG du port de Ténès tire la sonnette d'alarme et invite la DTP d'entreprendre les démarches nécessaires dans les plus brefs délais pour la réalisation d'un nouveau pont mitoyen au premier d'autant plus qu'une enveloppe de 30 milliards de centimes a été dégagée par la wilaya pour mener à terme ce projet.