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Présidentielle 2014 : Benflis annonce sa candidature
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 01 - 2014

Ali Benflis a annoncé, officiellement, hier, sa candidature à la présidentielle du 17 avril prochain. Lors d'une allocution prononcée à l'occasion d'une rencontre organisée à l'hôtel Hilton d'Alger, l'ancien candidat aux élections présidentielles de 2004 s'est abstenu de s'attaquer au chef de l'Etat mais dira cependant, à la fin de son discours que «l'ère de l'homme providentiel et du faiseur de miracles est révolue». Bien évidement dans la salle du Hilton, archi comble, pour la circonstance, tout le monde aura compris que l'allusion était clairement adressée à Bouteflika, dont les partisans continuent de le présenter comme étant être le seul homme capable de gérer la destinée de ce pays.
En fait, hier, l'allocution de Ali Benflis était un véritable «discours-programme» ou plusieurs sujets ont été évoqués et des solutions proposées pour sortir le pays de son «immobilisme». «Je voudrais, à travers vous, chers invités, représentants de la grande famille des médias, ultime bastion de la libre expression, en Algérie, m'adresser au peuple algérien, au moment où notre pays s'engage dans l'organisation des élections présidentielles, dans une période de son histoire, marquée par l'incertitude politique et une instabilité à ses frontières qui constituent des menaces à sa sécurité nationale».
C'est en ses termes que Benflis a tenu à commencer un discours qui aura duré près de deux heures, devant la presse nationale et étrangère, venue en force couvrir l'événement.
Cohérent, pragmatique et affichant sa sérénité, l'ancien chef de cabinet à la présidence de la République n'a pas versé dans le populisme ou la langue de bois, tout au long de son intervention. «La situation politique nationale fait, légitimement, naître, chez les Algériens des craintes sur le fonctionnement normal des institutions de la République ce qui fait courir à notre pays des risques d'instabilité» a-t-il déclaré en soulignant que le combat mené, durant sa vie, est porté par la conviction que seul l'Etat de droit est en mesure de garantir la paix, l'égalité des chances et l'égalité de droits et des devoirs entre tous les Algériens. « Je suis animé par le devoir national, et rien que ce devoir sacré, envers la patrie et c'est dans cet esprit que j'entends proposer et mener, avec tous les Algériens et les Algériennes, un projet et un programme pour l'Algérie» a-il fait savoir, avant d'annoncer, officiellement, sa candidature à la course à la magistrature suprême.
«Je demande aux Algériennes et aux Algériens de m'aider à relever, aujourd'hui, le défi le plus important de ma vie, celui de me mettre à leur service. Je suis prêt à conduire les transformations qu'exige une grande nation, comme l'Algérie au service de laquelle je mets mon engagement sincère, mon expérience, ma vision, ma détermination et mon énergie», a t-il appelé, hier, non sans rappeler la délicatesse de sa mission, au vu de nombreux problèmes auxquels fait face le pays et à leur tête le phénomène de la corruption qui a gangrené, a-t-il déclaré, l'Etat et l'Administration.
«Peut-on, raisonnablement, avoir une ambition pour son pays et pour son peuple et s'accommoder de la persistance de la corruption et de sa généralisation qui a connu, ces dix dernières années, des niveaux jamais atteints, depuis l'indépendance de l'Algérie ?» s'interroge Benflis qui évoque une corruption latente qui touche l'Administration et la Politique.
«Je m'engage devant Allah et devant le peuple algérien, à combattre, de façon permanente et déterminée, les causes profondes du fléau de la corruption, par la transparence dans les actions de l'Etat, la répression des corrompus et des corrupteurs ainsi que par l'allégement et la simplification des procédures administratives et bureaucratiques qui sont, en grande partie, à l'origine de la corruption», a-t-il fait savoir, en appelant, en ce sens, à un «pacte national contre la corruption» autour d'une série de mesures destinées à réduire les ingérences de la sphère politique dans le fonctionnement de la Justice, à réactiver ou à consolider, selon le cas, les mécanismes de contrôle de l'Etat, ajoutant que «la transparence est fondamentale, tant pour le citoyen que pour les entreprises qui cherchent à investir et demandent la sécurité juridique et les garanties de protection légale».
«JE M'ENGAGE A LIBERER LE JUGE DE TOUTE CONTRAINTE»
La réhabilitation de la Justice sera, également, l'une des priorités absolues du candidat. Ce dernier dira : le pays ne manque pas de lois mais il a manqué de volonté politique de les appliquer, dans toute leur rigueur et leur équité. « Il est de la plus grande urgence et de la plus haute importance de rétablir la confiance entre la Justice et le citoyen» soutient Benflis qui note dans le même cadre que la Justice doit être la base de l'organisation de l'Etat et qui, selon lui, détermine, d'ailleurs, et pour une grande part, le niveau de confiance entre l'Etat et les citoyens qui sont en droit d'attendre une justice de qualité. Ali Benflis s'engage à prendre les mesures nécessaires pour libérer le juge de toutes les contraintes afin qu'il n'obéisse qu'à la loi et à sa conscience. «C'est une condition fondamentale pour consacrer le principe de l'égalité de tous, devant la loi, et promouvoir un équilibre entre les droits et les devoirs dans une société de droits mais, également, de devoirs. La justice est un droit, elle est aussi un facteur de paix. C'est pourquoi nul ne doit se sentir au-dessus de la loi», ajoute l'ancien chef du gouvernement qui promet de veiller à ce que tous les citoyens et en particulier les plus faibles, trouvent toutes les garanties de la protection judiciaire et se sentent protégés contre l'arbitraire des puissants. Ovationné, coupé tout au long de son discours par des cris «Benflis, président» le nouveau candidat à la présidentielle évoquera plusieurs dossiers, à leur tête le secteur de la santé, l'école, la diplomatie et le développement économique du pays. Concernant ce dernier point Benflis dira : «ces dernières années, j'ai parcouru le pays comme jamais, auparavant, et j'ai rencontré beaucoup de jeunes, diplômés ou non, mais tous porteurs de talents et pleins d'enthousiasme. Ils expriment leur déception de ne pas avoir l'opportunité de travailler pour être autonomes, construire un foyer, accéder au logement et regarder l'avenir avec optimisme», en proposant de démultiplier le nombre d'entreprises pour créer des emplois, encourager le fellah et moderniser et soutenir l'agriculture pour substituer, progressivement, la production nationale aux importations et préserver ainsi nos réserves de change, qui ne sont, en fait, estime t-il, qu'un prêt que nous concèdent les générations futures et que nous devons gérer avec rigueur et clairvoyance». «Quand on crée un emploi dans l'agriculture, dans l'industrie ou dans les services, le pays se stabilise, la confiance grandit, la dignité s'affirme, l'Etat de droit se consolide, l'attachement à la Patrie se raffermit et alors les rêves de beaucoup d'Algériens deviennent accessibles et nous entrerons, ainsi, dans un cercle vertueux porteur de toutes les espérances» dira t-il en soulignant, dans le même chapitre que l'Etat doit, absolument, se mettre au service de cet objectif, seul en mesure de garantir la cohésion sociale et de réduire une excessive dépendance économique qui mine notre souveraineté nationale et nous laisse à la merci des fluctuations imprévisibles et incontrôlables des prix des hydrocarbures. «Nous devons tirer les leçons du passé et nous engager, résolument, dans une économie de production de biens et de services performante et compétitive, dans laquelle le capital et l'initiative privés seront encouragés et soutenus», ajoute-t-il, non sans évoquer des tabous qui entravent encore notre «démarche économique». «J'ai la détermination nécessaire pour mettre en place les conditions de l'émergence de notre économie en créant des synergies constructives, entre l'ambition légitime de la Nation au développement, la confiance en la qualité des ressources humaines nationales et une gestion rationnelle et transparente de nos ressources naturelles. Il n'y a point de salut en dehors d'un sursaut productif, un défi autour duquel la Nation, toute entière, doit se mobiliser» dira Ali Benflis qui ajoute qu'après avoir écouté nombre d'opérateurs économiques, il s'engage à proposer un «programme qui prendra en charge leurs préoccupations et qui apportera des solutions novatrices». En matière de liberté d'expression Ali Benflis dira, clairement, que le droit à l'information et à la liberté d'expression ne doivent souffrir d'aucune contrainte à caractère politique ou administratif. Ils représentent, selon lui, un acquis arraché, de haute lutte, qu'il faut consolider, dans le cadre de la loi. «Seule la loi est en droit de donner des garanties sur les conditions d'exercice du droit à l'information car il ne suffit pas de légiférer mais de veiller à ce que le pouvoir politique n'exerce pas de pressions sur le juge pour instrumentaliser la justice contre les journalistes et les médias» dira-t-il, en indiquant «qu'il n'existe rien de plus hideux que le fait d'attenter à la liberté de parole, au droit d'écrire et de création de ceux qui ne sont, en fait, que les porte-voix de nos concitoyens, traduisant leurs souffrances et portant leurs espérances». «Les partis politiques et les associations de toute nature doivent, également, être à l'abri des contraintes administratives pour mener, dans des conditions normales, leur mission de sensibilisation, de mobilisation et d'adhésion populaire à leurs programmes. Une force politique, organisée et activant dans le cadre de la loi, doit pouvoir légitimement concourir à l'exercice du pouvoir, critiquer l'action du gouvernement qui, lui dispose de tous les instruments pour défendre son action et son programme. Il n'y a pas d'autre voie pour aboutir à une véritable démocratie, fondée sur l'alternance au pouvoir, elle-même clé de voûte de réalisation du consensus national et de la stabilité durable», poursuit M. Benflis qui précise que «le concept de droit et de liberté» qu'il vise par ses propos, inclut le pluralisme syndical qui permet le libre exercice de la représentation syndicale qui ne doit, selon lui, «souffrir d'aucune entrave, car la défense des droits de toutes les catégories socioprofessionnelles ne relève pas, uniquement, de l'Etat mais, également, des syndicats représentatifs et partenaires de plein droit de l'Etat et du patronat». Par ailleurs, pour ce qui est des mesures de traitement de la crise qui ont déjà été mises en œuvre, à travers la loi sur la ‘Rahma', la concorde civile et la réconciliation nationale, Ali Benflis a pris l'engagement solennel de veiller à ce que l'Etat assume, pleinement, ses obligations légales et honore tous ses engagements. «J'engagerai un dialogue avec l'ensemble des acteurs politiques et sociaux, dans le but d'approfondir ce processus salvateur et sortir notre pays, définitivement, de cette longue crise», promet Benflis, en soulignant, sans ambages, qu'il était déterminé à aboutir à des solutions qui prennent en charge toutes les dimensions des problèmes issus de cette période de l'histoire de notre pays. Il dira, néanmoins, que la complexité de la tâche et sa sensibilité commandent des solutions qui réunissent un large consensus politique et social qui sera consacré par une décision souveraine du peuple algérien. Enfin pour ce qui est du terrorisme Ali Benflis dira que s'il est élu à la présidence de la République, la lutte contre ce phénomène va continuer inlassablement. «La riposte déterminante de notre armée à l'attaque contre le site de Tiguentourine servira de leçon à ceux qui seraient tentés de mesurer la réalité du consensus national contre le terrorisme, de tester nos capacités de défense nationale ou de douter du haut niveau de cohésion de la décision politique sur les questions de sécurité nationale» a déclaré M. Benflis, ajoutant que l'Algérie a apporté la démonstration, à la communauté internationale que le terrorisme est un phénomène transnational, qu'elle en est une de ses premières victimes et que l'Islam, religion de tolérance, de paix et de miséricorde, est étranger à cette violence. A noter que c'est la première intervention publique de Ali Benflis, depuis 2004. Sa «traversée du désert» aura pris une dizaine années. Ses partisans ont voulu donner, hier, l'image d'un «présidentiable» qui prône le changement, à travers une ferme volonté de rompre avec d'anciennes pratiques. La tâche s'annonce rude.


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