« Les décisions, établies ces derniers jours par M. Amar Saâdani, mettant fin aux fonctions de quelques secrétaires généraux de mouhafadhates ne sont pas arbitraires, comme on veut le faire entendre, car la procédure s'inscrit dans un cadre réglementaire qui vise un redéploiement des cadres du parti en prévision de la campagne électorale présidentielle», a déclaré hier M. Maâzouzi, membre du bureau politique et chargé de l'organique. Joint par téléphone, M. Maâzouzi a insisté sur la «normalité» de la procédure qui s'inscrit dans les prérogatives du SG du parti, affirmant qu'il ne s'agit ni d'un règlement de compte ni d'une purge. «Alors qu'on parle dans les médias de dix secrétaires généraux touchés par les décisions de fin de fonctions, je vous affirme en tant que chargé de l'organique que cinq wilayas uniquement ont été concernées par les changements à la tête des mouhafadhates, dont Constantine, Bordj Bou-Arréridj, Batna, Biskra et Bechar. Probablement qu'une autre wilaya sera encore touchée par le changement du mouhafedh, mais ce dossier est actuellement sur la table du SG du parti et il lui revient de trancher dans le sujet. Donc, les décisions de fin de fonctions concernent tout au plus six wilayas, mais des voix malintentionnées tentent de grossir les évènements pour faire croire à un malaise au sein du FLN, alors qu'il n'en est rien. Le parti se porte bien et l'on se prépare activement à entamer la campagne électorale pour les présidentielles», indique M. Maâzouzi. Mais, il y a bien des raisons qui ont poussé le SG du parti à prendre ces décisions dans une conjoncture aussi sensible. On reconnaît à ce propos que le SG du parti n'a pas trouvé d'autres solutions que d'écarter de la tête des mouhafadhates des cadres avec lesquels ils ne peut rien entreprendre de sérieux dans la prochaine étape, une étape qui exige une discipline et une rigueur à toute épreuve. Dans ce sens, on confie que les mouhafedhs écartés refusent eux-mêmes de travailler avec le SG du parti, comment veut-on alors qu'ils soient gardés à leurs postes ? «Certains parmi ces mouhafedhs gardent toujours des liens étroits avec l'autre candidat à la présidentielle, M. Benflis en l'occurrence, alors que d'autres sont comptés parmi les soutiens à l'ex-SG, M. Belkhadem, et au groupe de M. Belayat, en gros ils ne sont pas en lien de sainteté avec M. Saâdani et il est tout à fait logique que ce dernier tienne à les éloigner de leurs postes», considèrent des sources proches du SG du FLN. Une tempête dans un verre d'eau ? Oui, soulignent des militants à Constantine. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction et signé par plusieurs responsables des kasmates à Constantine, on n'a pas manqué de «valoriser» la décision du SG, une décision qualifiée de courageuse et qui répond aux préoccupations de la base. De son côté, le nouveau mouhafedh désigné à la tête de la mouhafadha de Constantine «Nord», M. Ahmed Habachi, a rappelé qu'il a vécu lui-même une situation similaire, puisqu'il a été mouhafedh et que, ironie du sort, c'est l'actuel SG de la mouhafadha (évincé par Saâdani) qui lui a remis en main propre la décision de fin de fonctions le concernant. «J'ai plié bagage et je lui ai remis les clés de la mouhafadha ce jour-là, et j'espère qu'il en fera de même aujourd'hui», a-t-il indiqué. Ajoutant dans ce sens qu'il souhaite éviter le recours à d'autres moyens pour récupérer le siège de la mouhafadha. En tout cas, estiment des observateurs de la scène politique nationale, la tension devrait persister au sein du FLN durant les prochaines semaines, notamment avec l'insistance du groupe Belayat qui rassemble les signatures pour tenir une session extraordinaire du Comité central. «Le FLN est un appareil très convoité en période électorale et ses cadres sont courtisés ouvertement ou discrètement par les candidats potentiels au poste de la magistrature suprême. D'où le fait qu'on ne badine pas avec la discipline partisane et qu'on essaie coûte que coûte d'éloigner des postes de commandes les cadres sur lesquels pèseraient le moindre soupçon de déviation de la ligne du 4e mandat», relève-t-on.