Après la grève des enseignants c'est au tour des lycéens de protester. Des rassemblements ont été organisés à Oran et Alger notamment, dimanche et lundi, devant la direction de l'Education en signe de protestation contre la semaine des vacances consacrée au rattrapage des cours non assurés durant les quatre semaines de grève. A Oran, durant ces deux jours, ils étaient nombreux les élèves du secondaire à se regrouper devant l'académie, bloquant la circulation et brandissant des banderoles où il était écrit «nous demandons le droit aux vacances». Les manifestants ont aussi demandé le seuil des cours pour faciliter la révision lors des examens. Ils ont également rejeté la décision de consacrer une partie du week-end pour le rattrapage, en l'occurrence le samedi, ainsi que la journée du mardi. Pour calmer les esprits, la direction de l'Education a reçu par groupes les protestataires afin de les rassurer sur le bon déroulement des cours. Pour certains enseignants, cette inquiétude des lycéens n'a pas lieu d'être du fait que tous les cours peuvent être rattrapés sans sacrifier la semaine des vacances. Le coordinateur régional de l'Ouest du SNAPEST, M. Aous, a expliqué hier lors de ce regroupement devant la direction de l'Education d'Oran que « le syndicat est contre la limitation des cours », estimant que chaque enseignant a suffisamment d'expérience pour faire son planning de rattrapage. Le SNAPEST se dit également contre la semaine des vacances consacrée au rattrapage. Cela a créé le sentiment chez les lycéens d'avoir été les victimes de cette grève. « Les lycéens n'ont pas à s'inquiéter pour leur année scolaire. Tout va se dérouler normalement et dans les délais prescrits », a tenu à rassurer le représentant du SNAPEST. Par ailleurs, le directeur de la section d'Alger de l'Office national des examens et concours (ONEC), M. Benzemra Mustapha, a indiqué hier que la date des examens du baccalauréat n'a pas changé et a été maintenue au 1er juin 2014, a rapporté hier l'APS. Le responsable de l'ONEC réagissait à des rumeurs colportées concernant le report des examens du bac au mois de septembre prochain, et qui ont fait réagir les lycéens des classes de terminale qui ont tenté de se rassembler devant l'annexe du ministère de l'Education nationale sis à Belouizdad (ex- Ruisseau) pour faire part de leurs inquiétudes et exiger des explications. Mais ils en ont été empêchés par les forces de l'ordre et repoussés vers la placette de la station du tramway à la rue des Fusillés. Des proviseurs de plusieurs lycées à Kouba et Aïn-Naâdja ont, par ailleurs, indiqué n'avoir reçu, pour le moment, aucune instruction relative au rattrapage des cours, mais ils ont, en revanche, indiqué avoir reçu des délégations d'élèves de classes de terminale qui ont exprimé leur refus de rattraper les cours durant les journées de samedi et mardi ainsi qu'au cours des vacances du printemps. Les élèves ont soutenu que la meilleure façon de régler le problème était de fixer le seuil des leçons qui leur faciliterait les révisions, sans recourir au rattrapage. Ils réclament, en fait, des réponses officielles et écrites du ministre de l'Education sur le droit au seuil des cours à réviser pour l'examen du baccalauréat. En clair « on veut que le ministère de l'Education nous fixe un seuil des cours à réviser, tout simplement, par ce qu'il est impossible de rattraper », nous dira une lycéenne du lycée Saad-Dahlab de Kouba. Il faut noter que cette mobilisation n'a pas concerné uniquement les élèves des classes de terminale, mais elle a drainé également ceux de 1ère AS et 2ème AS. Ces derniers refusent de rejoindre leurs établissements durant les jours du repos et les vacances du printemps. D'autre part, selon les protestataires, une délégation de dix représentants de lycéens a été reçue hier par un responsable de ladite annexe. Le responsable en question a promis aux lycéens de fixer le seuil des cours au début du mois d'avril. Pas du tout convaincus, les lycéens affirment qu'ils vont poursuivre la grève et organiser des rassemblements au même lieu (Annexe du ministère de l'Education) jusqu'à l'obtention d'une décision écrite de la part du ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed.