Le crédit à la consommation sera réintroduit dans le circuit commercial et bancaire national, mais pas avant au moins le second semestre 2014. C'est ce qu'a tenu à confirmer hier à travers la radio nationale le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Il annonce en fait que la problématique du crédit à la consommation dépend de la relance de la production nationale qu'il faut promouvoir et encourager. Les travaux de la16ème tripartite tenus dimanche ont été notamment axés sur ce dossier du retour du crédit à la consommation, sous certaines conditions, pour relancer la production nationale. « La problématique de la promotion et la protection de la production nationale est très complexe », a-t-il dit. Pour cet objectif, il faut, selon M. Benbada, promouvoir la production nationale, l'environnement de l'entreprise, la préparer à exporter, et, surtout, encourager la consommation du produit local, avec une intégration « de plus en plus efficace de l'économie locale ». En outre, le ministre du Commerce a rappelé que la promotion de la production « passe par l'encouragement de la consommation nationale », même si la production nationale ne représente que 5% des produits mis sur le marché national des biens de consommation. Et puis, 'pour accompagner l'acte d'investir et produire, il faut agir sur le volet consommation, le volet commercial et donc donner un nouveau souffle aux PME et leur assurer l'écoulement de leurs produits, et leur donner également un carnet de commandes », estime le ministre pour qui « c'est également une façon de contenir l'importation». Dès lors « il faut accompagner le mouvement d'investissement par un encouragement à la production nationale », estime t-il encore, précisant que ce dispositif n'entrera pas en vigueur avant au moins octobre 2014. Pour le moment, « les produits éligibles au crédit à la consommation ne sont pas encore définis, car il faut des préalables pour cela. Il faut un décret législatif, donc une loi de finances complémentaire», souligne-t-il avant d'expliquer qu'il y a un décret qu'il faut élaborer pour définir les modalités et l'octroi de ce crédit à la consommation dont la centrale des risques et les PME éligibles, et les conditions de ce crédit. « On va installer prochainement des groupes de travail pour ce dossier, dont l'UGTA, l'ABEF et les représentants des PME », a-t-il encore ajouté, avant de relever que la future voiture de l'usine Renault d'Oran sera probablement parmi les produits éligibles au crédit à la consommation. Par ailleurs, la pagaille actuelle sur le marché de la voiture neuve sera prochainement corrigée et revue, a laissé entendre M.Benbada selon lequel un décret exécutif réorganisant la filière est actuellement sur la table du gouvernement. Le décret de 2007 ainsi que le cahier des charges pour les concessionnaires de voitures seront revus. Le décret de leur révision sera présenté au gouvernement durant ce semestre, a encore annoncé M. Bendada, car le marché «a connu des problèmes et un dérèglement». Ce secteur brasse, selon le ministre, un chiffre d'affaires annuel de 700 milliards de dinars dont la plus grande partie est transféré à l'étranger en devises, et seulement entre 3 et 6% des résultats des exercices sont versés au Trésor. «C'est très peu comme résultat d'une activité économique», a-t-il dit. Les ministères des Finances et de l'Industrie ainsi que le Commerce doivent mettre de l'ordre dans ce marché de l'automobile, selon M. Benbada pour qui «il y a des normes techniques des modèles en circulation en Algérie à respecter, et il y a beaucoup de distributeurs qui ne répondent pas au cahier des charges actuel». Le prochain cahier des charges, «sera plus dur», a averti le ministre. Les importations avaient littéralement explosé en 2012, atteignant en valeur la somme de 6,9 milliards de dollars, plus que la facture réunie des produits pharmaceutiques et des demi-produits industriels importés cette année-là. Par ailleurs, M. Benbada a dit que pour les pouvoirs publics, le vrai fléau est l'informel qui brasse des sommes énormes, qui ne paie pas d'impôts et de droits de douane. Pour cela, il a annoncé quelques dispositions déjà testées, mais mal reçues par les professionnels. Selon M. Benbada, les transactions commerciales de plus de 1 million de dinars seront dorénavant traitées par chèque. La mesure serait, là également, au niveau du gouvernement. Une mesure déjà testée en 2011 avec seulement un seuil de 500.000 dinars, mais qui avait provoqué le courroux des marchands de gros des produits de large consommation, entraînant les émeutes de janvier 2011. Entre 55 et 60 milliards de dinars sont brassés annuellement par le secteur informel et qui échappent à tout contrôle de l'Etat, selon M. Benbada. Enfin, il a confirmé que le chemin vers un accord d'adhésion à l'OMC reste encore long.