Les banques publiques algériennes sont prêtes pour le retour du crédit à la consommation, bloqué en 2009 par le gouvernement, alors dirigé par Ahmed Ouyahia, sur la base d'un très fort endettement des ménages. Un des sujets phares de la tripartite organisée dimanche, le crédit à la consommation, mais cette fois-ci uniquement pour la production nationale, 'ne pose aucun problème aux banques'', a affirmé, hier mardi, le secrétaire général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) Abderrezak Trabelsi. 'En ce qui concerne les banques, le retour du crédit à la consommation ne pose aucun problème'', a-t-il assuré à la radio nationale. 'Les pouvoirs publics vont définir les produits (éligibles), et il y aura un plafond d'endettement, mais pas un seuil'', a t-il ajouté, précisant que 'les banques sont prêtes'' pour le retour des crédits à la consommation. Selon M. Trabelsi, la centrale des risques mise en place par la Banque d'Algérie à cette fin 'est prête''. 'Il faut qu'on nous dise quels sont les produits concernés'', a-t-il encore souligné, précisant toutefois que le seuil avancé ici et là de 700.000 dinars comme plafond pour des crédits à la consommation 'ne sont que des spéculations''. 'Il faut attendre les arbitrages définitifs'', a expliqué M. Trabelsi, selon lequel les banques 'n'ont aucun objectif à aller vers ce créneau''. Mercredi dernier, le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci avait, en présentant un bilan trimestriel, annoncé que la centrale des risques des crédits modernisée sera lancée en 2014, en même temps que la mise en oeuvre par les banques des normes prudentielles de Bâle II à partir d'octobre prochain. Les dispositions des banques de la place relatives aux risques encourus dans l'octroi des crédits sont pratiquement à jour, selon M. Laksaci. C'est mars 2013 que M. Laksaci avait annoncé que la BA allait lancer un nouvel appel d'offres pour sélectionner la société qui va l'aider à créer une nouvelle centrale des risques modernisée, après l'échec de l'entreprise sélectionnée lors du premier appel d'offres à mener le projet à terme. Par ailleurs, le marché financier algérien se développe progressivement, selon le SG de l'ABEF pour qui 'il y a toutes les conditions pour amorcer un développement significatif'''. Pour lui, 'les entreprises pourront trouver les moyens de leur expansion, le crédit sera un canal important à l'avenir. Pour autant, il faut développer 'le marché financier pour accompagner le développement et les besoins des entreprises'', estime M. Trabelsi. Concernant la Bourse d'Alger, pratiquement encore à ses premiers balbutiements, il a relevé qu'il ne faut 'pas réduire le marché financier à la Bourse. Les pouvoirs ont annoncé des mesures, il faut que l'Etat donne des signes forts au marché par l'introduction des champions de l'économie à la Bourse (d'Alger) et lui donner une taille importante pour qu'elle accompagne la croissance des entreprises''. Et puis, ajoute-t-il, 'il faut qu'on mette les moyens pour que les entreprises viables, notamment du secteur public comme celles des hydrocarbures, la téléphonie, ... entrent en Bourse. L'idée est de donner un signal fort''. Avec la Bourse, on donne aux ménages des taux de placements 'plus rémunérateurs et pour qu'ils consomment moins'', explique-t-il sur les raisons pour que les ménages participent au fonctionnement de la Bourse d'Alger. Plus loin, M. Trabelsi a récusé l'idée que les banques sont en surliquidités et qu'elles refusent, malgré cette situation, de financer les entreprises. Il y a le risque des projets non viables financièrement qui est pris par les banques, même si, a-t-il expliqué, elles financent des importations de 'diouls de pays orientaux durant le dernier Ramadhan et refusé des crédits à des projets industriels comme des briqueteries''.