Le pillage de sable, ce filon qui rapporte des milliards de centimes, bat son plein dans certaines communes de la wilaya d'Oran et d'autres régions de l'ouest du pays. Ce phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur, malgré les mesures interdisant l'extraction du sable. La majorité des affaires traitées par les services de la cellule de protection de l'environnement de la gendarmerie d'Oran ont trait à des affaires de pillage de sable, indique-t-on. Quelque 209 affaires d'extraction et de transport de sable sans aucune autorisation ont été traitées par cette cellule au niveau de l'Ouest et principalement à Oran. Les gendarmes ont arrêté 212 individus impliqués dans ces délits. Les mis en cause, souvent organisés en réseaux spécialisés, sévissent généralement durant la nuit. Pelles à la main, ils extraient du sable qu'ils rechargent à bord de camions. Ce fléau n'est pas sans conséquence pour ces zones balnéaires et notamment pour l'environnement. La mafia du sable, flairant le filon, ne recule devant rien pour piller des plages et approvisionner souvent à partir des carrières clandestines des chantiers de construction. Ces vols se répètent le long du littoral. Dans la wilaya de Mostaganem, à titre illustratif, pas moins d'une centaine d'affaires de vol et de transport de ce matériau de construction sans aucune autorisation ont été traitées au cours de ces deux derniers mois, selon la direction de l'environnement. Ce phénomène prend de plus en plus d'ampleur à l'ouest du pays, et plus particulièrement à Mostaganem où des réseaux organisés et spécialisés dans le pillage du sable multiplient les opérations de pillage. Ces vols interviennent au cours de la nuit, nécessitant le recrutement de chômeurs, qui remplissent les gros camions. Ce pillage nuit au panorama des stations balnéaires et suscite la réaction des citoyens qui ne cessent de dénoncer ce fléau qui ravage les plages du littoral. A noter que certains chantiers de construction situés à Chlef, Tiaret, Relizane, Mascara et Saïda, entre autres, sont alimentés par les trafiquants œuvrant au niveau de la wilaya de Mostaganem. Les autorités locales indiquent, pour leur part, que ce phénomène de pillage de sable est sanctionné par la loi au même titre que les autres infractions relatives aux forages illicites. De l'avis de certains professionnels, le sable marin demande moins de ciment que le sable des dunes, ce qui fait revoir à la baisse les frais de construction. Un détail qui justifie l'ampleur du phénomène. Certains rapports attestent que la différence n'est pas énorme entre les deux types de sable. L'équivalent de sable, paramètre permettant de mesurer la propreté du sable, montre une valeur supérieure à 88% pour le sable d'origine marine, contre une valeur de 85% pour celui extrait des dunes. La valeur tolérée doit être supérieure à 80%.