C'est l'affolement sur le marché parallèle des devises ou du côté des cambistes qui vendent et achètent les devises, en face de la gare ferroviaire et à la rue Gambetta, l'euro est cédé à 153 DA, soit 15.300 DA les 100 euros, un record jamais égalé, auparavant. Alors qu'il y a, un peu plus d'un mois, cette devise, convoitée surtout par les importateurs, les agences de voyages qui ont toujours besoin de liquidités pour les réservations d'hôtels à l'approche des départs pour la Omra, ceux qui doivent se déplacer à l'étranger pour des raisons de santé ou tout autre motif, avoisinait presque les 15.000 DA. C'est dire aussi, que quelque part, quelque chose ne tourne pas rond, dans ce négoce qui échappe à tout contrôle, face à la monnaie locale qui reste exposée à toutes les fluctuations du fait de sa faiblesse pour les raisons que chacun sait et qu'il n'est nul besoin d'énumérer. Ceci dit, et pour de plus amples informations, auprès de certains cambistes, le mot est lâché par l'un d'entre eux qui dira qu'il s'agit, tout simplement de «tahrib», contrebande des devises qu'on veut faire sortir pour les placer ailleurs. Un autre qui jouit d'une confiance totale auprès de ses clients, en leur évitant de tomber sur un quelconque faux billet, dira qu'actuellement, les banques n'arrivent pas à satisfaire tous les passeports pour l'allocation touristique annuelle, faute de fonds suffisants. Un autre exemple est venu corroborer cette thèse avec un jeune qui nous a déclaré qu'il avait déposé 3.000 euros, auprès d'une banque et au lieu de les retirer au bout de 48 heures, il lui a fallu attendre le double de ce délai. Vous admettez aussi l'aberration de la chose sachant que pour ces sommes déposées puis vite retirées, achetées ou empruntées, c'est le reçu qui compte pour justifier quelque chose. Autre catégorie de personnes, attendues de pied ferme, à la sortie des banques, à des dates précises de chaque mois, sont bien sûr, les retraités d'Outre-mer, les anciens combattants des puissances coloniales qui peinent aussi à percevoir leurs dus. Ne vous avisez pas de chercher un tarif inférieur à celui qui est pratiqué à Annaba, El Tarf ou ailleurs et même en France où se trouvent le plus grand nombre de nos compatriotes. Ces derniers sont constamment branchés sur les cours des devises et les cèdent au même tarif qu'en Algérie. Cette situation pénalise surtout les faibles bourses qui ont un besoin pressant de devises pour un contrôle médical ou pour envoyer un petit pécule à quelqu'un qui étudie par ses propres moyens, à l'étranger, alors que d'autres, même s'ils disposent d'une ligne de crédit, continuent d'achètent des devises sur le marché parallèle pour les rentabiliser. Enfin, autre monnaie convoitée par ceux qui se rendent en Tunisie, c'est le dinar tunisien, qui n'a pas échappé à ce phénomène puisque de 6.600 à 6.900 pour les 100 DT. Et pour ceux qui l'ignorent, ne vous avisez pas d'acheter le sinar tunisien en Tunisie ou du côté de Bab Souika à Tunis, là où commence l'Avenue Bourguiba où les 130 DT sont échangés contre 1.000 DA.