Ce que l'opposition tous segments réunis s'échinait vainement à provoquer à savoir l'émergence d'un large front populaire anti-quatrième mandat et contre la continuité que cette perspective induit pour le pays, le pouvoir et sa représentation sont en train de le rendre possible. Coup sur coup en effet, ce pouvoir et ses porte-voix ont commis une faute politique et des «impairs» langagiers dont les connotations méprisantes et humiliantes à l'endroit de l'intelligence et de la dignité des citoyens poussent ces derniers à rallier massivement le camp de leurs adversaires. La faute politique c'est celle qui a consisté à ressortir du placard les deux ex-Premiers ministres Ouyahia et Belkhadem en dépit de l'impopularité abyssale dont ils sont plombés au sein de l'opinion publique et du rejet personnel que cela leur vaut. Leur retour aux affaires a été interprété à juste titre comme préfigurant ce que va être la continuité dans l'après 17 avril dont le pouvoir a fait son slogan de campagne électorale en faveur du quatrième mandat. Une continuité où la médiocrité et l'arrogance seront aux commandes. Les « impairs » ce sont les insultes proférées par le sectaire Amara Benyounès et l'inconsistant Abdelmalek Sellal qui ont le premier « maudit » tous ceux qui sont contre le quatrième mandat et le second traité de moins que rien les Chaouias. Ils ont ce faisant jeté dans les bras de l'opposition irréductible au quatrième mandat tous ceux que leur sectarisme et racisme latent ont révulsés et indignés. Réflexe sain de la part de ces citoyens à qui il a été ainsi administré par preuve écœurante qu'il n'y a rien à attendre d'un pouvoir qui veut faire croire qu'il se régénère en recyclant ce que les citoyens ont rejeté le plus catégoriquement parmi sa représentation et qu'il s'apprête à se reposer sur des Amara Benyounès et Abdelmalek Sellal qui affichent sans complexe le pire des comportements, celui de l'exclusion et de la provocation . Non vraiment « Barakat » et le reste de l'opposition au pouvoir et au régime ne pouvaient trouver meilleurs pourvoyeurs pour leurs rangs et mots d'ordre que Bouteflika et ceux qui avec lui ont rappelé les rebutants Ouyahia et Belkhadem et les « gaffeurs » officiels qui ont fait de l'écart de langage à sinistre résonance leur arme électorale. Ces opposants doivent cependant se garder de verser dans la surenchère qui consisterait à dénoncer le pouvoir et ses tenants en usant de la même sémantique ordurière que la leur. Le pouvoir disait vouloir une campagne électorale sereine et un débat électoral entre les candidats basé sur une confrontation de leurs programmes et projets respectifs, il fait tout pour qu'il n'en soit pas ainsi en agitant les chiffons rouges qui peuvent provoquer les réactions populaires les plus extrêmes. A croire qu'il a atteint un tel degré de décomposition qu'il ne se rend plus compte que les errements dont il est coupable sont en train de précipiter l'inéluctable qui sera son rejet à n'importe quel prix par le peuple algérien à qui ils sont en train d'ouvrir les yeux sur sa nature et celle de la faune dont son sérail est peuplé.