Le FLN, le RND, le MPA et TAJ sont les composantes poids lourds de la nébuleuse électorale qui va battre campagne en faveur du président candidat pour un quatrième mandat. En théorie, ils devraient fusionner dans le dispositif de campagne prévu à cet effet dont la direction et la coordination reviendront probablement à Abdelmalek Sellal. La tâche de celui-ci devrait être aisée en apparence puisqu'il aura à ses côtés au sein de cette direction les chefs de file respectifs de ces formations par le biais desquels il leur fera transmettre et réaliser le plan d'action de la campagne pro-Bouteflika. Ce ne sera pourtant pas aussi simple car Sellal va coordonner un attelage réunissant des personnages qui outre ne pas être réputés s'entendre et s'estimer nourrissent chacun des ambitions qu'il entend réaliser au détriment des autres. Certes, Saadani, Ouyahia, Benyounès et Ghoul vont devoir faire preuve d'un semblant de coopération dans l'animation et la conduite de la campagne électorale du président candidat mais ils ne s'empêcheront de vouloir tirer la couverture chacun vers soi et son parti. Les quatre « mousquetaires » du camp présidentiel tenteront tout un chacun de prendre l'ascendant sur les autres en se livrant avec leurs formations respectives à une surenchère en terme de démonstration de force et d'activisme électoraliste pour apparaître comme la locomotive de la campagne pour le quatrième mandat. Pour les quatre « mousquetaires », le succès de l'option quatrième mandat n'est pas une fin en soi. Ils ont en ligne de mire qu'une « flamboyante » campagne électorale menée par leurs formations respectives les placerait en prétendants à la nomination au poste de vice-président attendu pour être institué aussitôt que Bouteflika étrennerait son quatrième mandat. L'hypothèse Hamrouche, de même celle de Bensalah comme possibles choix s'étant offerts à Bouteflika s'étant à l'évidence évanouies pour des raisons diamétralement opposées, le quatuor auquel il faut ajouter Abdelmalek Sellal et Belkhadem a quelque raison de croire que le président élu optera pour choisir en son sein l'homme sur lequel il va se reposer pour la conduite de son quatrième mandat. Un espoir qui ne promet pas une cohabitation et une conjugaison de leur contribution sans accroc ni arrière-pensée entre ces postulants à être le vizir du calife. Il perce déjà un climat de féroce concurrence dans le zèle entre eux annoncé par leur intention affichée d'être émancipé de la tutelle nominale de la direction de campagne dont Sellal va assumer la coordination. Saadani, Benyounès et Ghoul mènent déjà campagne sous la bannière de leurs partis respectifs. L'exercice est plus compliqué pour Ouyahia et Belkhadem qui n'ont plus le contrôle des partis dont ils ont été les chefs. Tous visent au même but : que leur activisme en faveur de Bouteflika et du quatrième mandat les distingue à ses yeux et plaiderait en faveur de la promotion à laquelle chacun rêve secrètement. Pour un camp présidentiel qui a fait le vide pour ce qui est de personnalités crédibles susceptibles d'entrer dans ses vues pour l'organisation de l'après 17 avril, le choix du « suppléant » de Bouteflika ne peut se faire que dans ce carré mal assorti où ceux qui le composent sont prêts à s'étriper pour en être les bénéficiaires.