Au Venezuela, il y a tentative de rééditer le scénario ukrainien. Le pouvoir légitime de Maduro successeur de Chavez est en effet violemment contesté par des manifestants et des bandes armées antidémocratiques. Ils bénéficient tous comme les « tombeurs » du président ukrainien Ianoukovitch du soutien ouvert des « démocraties » occidentales au prétexte que Maduro et son régime chaviste répriment violemment de « pacifiques » manifestants n'hésitant pas à tirer sur eux. En réalité, ces « démocraties » ont pour agenda la déstabilisation du pays et la chute d'un pouvoir populaire qui contrecarre leurs intérêts au Venezuela et en Amérique latine. L'opposition vénézuélienne dont elles louent le « pacifisme » et soutiennent les revendications prétendument démocratiques n'a pas digéré ses défaites électorales face au camp chaviste. Elle cherche tout simplement à prendre le pouvoir en créant avec l'aide multiforme des « démocraties » américaine et européenne une situation insurrectionnelle qui viendrait à bout de Maduro et de son régime. Le Venezuela est certes confronté à une crise économique à laquelle d'ailleurs les partisans de l'opposition qui se recrutent dans le monde des affaires et du commerce ne sont pas étrangers par leurs manigances entraînant pénuries et renchérissement des prix sur les marchés vénézuéliens. Il a également un vrai problème d'ordre sécuritaire. Le président Maduro élu démocratiquement depuis une année à peine s'est engagé à prendre à bras-le-corps ces problèmes mais il est manifeste que ses opposants ne veulent pas lui en laisser le temps. « L'insurrection » populaire qui secoue Caracas et quelques autres villes du pays n'a rien de spontanée et ne rassemble pas au-delà des cercles de droite dont la fixation est d'en finir avec la révolution bolivariste instaurée au Venezuela par Hugo Chavez. Comme ils l'ont fait dans le cas de l'Ukraine, les dirigeants et les médias occidentaux ont pris fait et cause pour les contestataires vénézuéliens et les présentent comme victimes d'un pouvoir antidémocratique gommant le fait que celui-ci a été légitimement élu et qu'il est soutenu par la majorité des Vénézuéliens. En fait, en Ukraine comme au Venezuela, les « démocraties » occidentales foulent aux pieds leurs propres principes. Parce que leurs intérêts le leur dictent, elles ont participé à Kiev et sont en train de le faire à Caracas à la chute de pouvoirs dont le tort n'est pas leur « nature » antidémocratique, mais de n'avoir pas abdiqué leur souveraineté nationale au profit des intérêts occidentaux. Pour ce qui est de la crise vénézuélienne, les Etats de l'Amérique latine ne sont pas dupes de la présentation que les Occidentaux font des motivations des contestataires vénézuéliens et moins encore de la « blancheur » de celle du soutien occidental à ces contestataires. La solidarité quasi unanime qu'ils manifestent à Maduro et son gouvernement devrait faire réfléchir l'Amérique et ses alliés européens et les inciter à ne pas pousser trop loin leur ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela. Cette solidarité n'est pas en effet celle d'Etats dictatoriaux mais de pays aux régimes démocratiques qui avant d'en arriver là ont fait l'amère expérience du cynisme des « démocraties » occidentales dont la défense des droits de l'homme est à géométrie variable et intrinsèquement au service de leurs intérêts géostratégiques, économiques et politiques.