En tant que directeur des campagnes élec torales en 2004 et 2009 du candidat Bouteflika, Abdelmalek Sellal ne s'était pas impliqué personnellement dans l'animation des meetings auxquels elles ont donné lieu. L'homme n'ayant pas la réputation d'être un orateur qui enflamme les auditoires s'était cantonné à l'organisation et à la coordination sous l'aspect matériel et financier de la machine électorale du camp présidentiel. Il lui a été reconnu dans ce rôle de l'expertise et de l'efficacité, ce qui lui a valu en conséquence d'être réinvesti directeur de la campagne du même candidat pour l'élection présidentielle du 17 avril. Mais cette fois Bouteflika étant dans l'incapacité d'assumer le volet animation sur le terrain de sa campagne, lui en a confié la mission. Sauf que l'excellent organisateur et coordinateur qu'a été Sella s'est révélé un piètre tribun, sans charisme qui plus est a commis des « bourdes » dont la campagne du président candidat en a fait les frais en terme d'adhésion et de mobilisation populaire. Sellal a incontestablement raté sa contribution à cette campagne. Mais les autres personnalités auxquelles Bouteflika a confié la mission d'épauler Sellal pour l'animation des meetings en faveur du IVème mandat n'ont pas fait mieux. Ni Belkhadem, Saadani et Ouyahia, ni Ghoul et Benyounès ne sont parvenus à capter l'intérêt des citoyens et encore moins à les enflammer en faveur du président candidat et de son quatrième mandat. Dans l'esprit du camp présidentiel, ces personnalités étaient censées pouvoir amplifier le courant populaire existant favorable à la réélection de Bouteflika. Leurs prestations se sont avérées au final calamiteuses. Si dans le cas Sellal ce sont son inexpérience dans l'action politique et la faiblesse de ses dons oratoires qui l'ont desservi, dans celui de ses partenaires ce sont incontestablement les « casseroles » que traînent les uns et leurs qualités de « dinosaures » de la scène politique nationale faisant un effet repoussoir au sein de l'opinion publique, pour les autres, qui ont altéré leur contribution à la campagne. Il a été fondé par le clan Bouteflika beaucoup d'espoir sur Amar Ghoul et Amara Benyounès, les « jeunes loups » qui semblaient être parvenus à se tailler une stature d'hommes politiques pouvant lui servir de « locomotives » et attirer à eux les foules rebutées par les « dinosaures » auxquels il a été contraint de faire appel. L'attelage mis par Bouteflika à la tête de sa campagne électorale s'est avéré en définitive absolument rebutant et aux piètres prestations électorales. Belkhadem, Saadani et Ouyahia ne se sont distingués ni par leur enthousiasme ni par la conviction de leurs plaidoyers en faveur du quatrième mandat. Ils ont en sommes accompli un « service » électoral a minima. Ghoul et Benyounès ont été autrement plus offensifs et pugnaces qu'eux. Sauf qu'ils en ont « trop fait » au point d'apparaître comme représentatifs jusqu'à la caricature des hommes politiques portés sur la « chita ». Au lieu de bien les faire voir leur excès dans le panégyrique de Bouteflika les a desservis en détournant d'eux les citoyens peu accros à la déification des personnages politiques quels qu'ils soient. Déjà que la perspective d'un quatrième mandat à un président diminué par ses ennuis de santé n'emballait pas, en avoir confié la « vente » aux citoyens à l'équipe dont il est question n'a fait qu'en détourner d'elle-même des électeurs ne cultivant pas de rancunes et rancœurs irrévocables contre le président candidat.