Des deux rencontres de ce soir, le choc Atletico-Barça ressort nettement en raison de son taux d'incertitude. En effet, bien malin serait celui qui pronostique le résultat entre deux équipes qui se sont déjà neutralisées à quatre reprises. Cette fois, la balance penchera forcément d'un côté, même s'il faut recourir à la série loterie des tirs au but. A l'aller, le match a été d'une intensité rarement atteinte ailleurs. Il est vrai qu'il s'agit de deux formations en lutte pour le titre de la Liga où le suspense demeure toujours à six journées de l'épilogue. Au coup d'envoi du match, c'est l'Atletico qui tient la corde, avec le but inscrit par le remplaçant brésilien Diego, de retour à Madrid après un passage en Bundesliga. De ce fait, les Catalans se trouvent face à la même situation que Chelsea contre le Paris SG, à savoir qu'ils seront contraints d'aller bousculer la solide défense de l'Atletico, même si celle-ci a parfois recours à des expédients. Ils devront également veiller à ne pas encaisser un but, ce qui, dans ce cas, leur serait fatal. Une rude mission face à un adversaire hyper réaliste et solide. Et pourtant, l'effectif des colchoneros n'est pas aussi étoffé que celui du Barça, ce qui explique pourquoi le coach Diego Simeone aligne presque toujours le même onze type. Cela débouche bien évidemment sur des conséquences. Les bonnes d'abord, avec une cohésion, sans faille entre des éléments qui se connaissent fort bien. Les mauvaises ensuite : les huit titulaires indiscutables commencent à payer les efforts fournis depuis le coup d'envoi du championnat et qui plus est, avec un style de jeu exigeant physiquement. Ces huit titulaires, par ordre décroissant, sont : Courtois, Gabi, Juanfran, Miranda, Koke, Godin, Diego Costa et Filipe Luis. Seuls trois éléments, Arda Turan, David Villa et Paul Garcia ont soufflé quelque peu. Ce dernier a tenu à donner son avis : «Toutes les équipes qui luttent pour remporter des titres arrivent dans la dernière ligne droite avec des blessés. Les blessés sont importants, mais nous avons confiance en ceux qui les remplacent». Eprouvés par le match livré contre l'Atletico, les Barcelonais ont paru émoussés face à la lanterne rouge, le Betis Séville, qui s'est incliné sur deux penalties et un auto goal d'un défenseur. Alors, on se demande s'ils seront capables de reproduire leur prestation de mardi passé. Avec une défense privée de son pivot Piqué, Martino devra serrer les boulons derrière, peut-être avec un rôle plus défensif pour Sergio Busquets au jeu de tête précieux. Alba reprendra sa place sur le flanc gauche, aux côtés des titulaires habituels. Naymar, ménagé contre le Betis Séville, sera aligné d'entrée aux côtés de Messi et Sanchez, soit les trois meilleurs buteurs de l'équipe. Ce ne sera pas de trop face à la citadelle de l'Atletico. Les solutions pour franchir cette dernière ? A notre avis, Messi et ses coéquipiers devront jouer plus vite pour gêner les défenseurs madrilènes et éviter les balles hautes sur lesquelles ils n'ont aucune chance. Si les angles sont bouchés, la solution individuelle reste la plus indiquée, avec l'entrée avec le ballon dans la surface où la fougue des coéquipiers de Gabi pourrait leur être fatale. Et puis, ils auront aussi à tromper la vigilance du gardien belge Courtois, décisif au camp Nou par ses parades réflexes. Une mission que les Catalans espèrent mener à bien. Si l'on réserve peu de place pour le débat Bayern-Manchester United, c'est parce que l'affaire est pratiquement entendue avec l'ogre allemand, tenu en échec à l'aller à la surprise générale. D'ailleurs, Guardiola a préféré mettre au repos la plupart de ses titulaires et concéder sa première défaite au bout d'une série absolument remarquable. C'est donc frais et dispos que les partenaires de Frank Ribery vont affronter un Manchester qui, en dépit d'un léger mieux en Premier League, n'a pas chassé tous ses doutes. Déjà, le nul de l'aller contre le Bayern est considéré comme un exploit. Ainsi donc, dans un stade archiplein, les Munichois sont largement favoris. Leur jeu est de très haute facture et épuise tous les adversaires. Et ce n'est pas un Manchester convalescent qui va empêcher le Bayern de disputer sa seconde demi-finale consécutive.